Marie de Magdala

Publié le 22 Mars 2008

Celle qui fut la disciple, l'amie intime de Yeshoua; l'initiée à qui on attribue un évangile apocryphe (comme celui de Thomas, non reconnu dans le canon biblique de l'Eglise), fut aussi celle qui assista à sa résurrection.

"Ev Philippe 65, 55
L'Enseigneur aimait Myriam plus que tous les disciples, il l'embrassait souvent sur la bouche. Les disciples le voyant ainsi aimer Myriam lui dirent : "Pourquoi l'aimes-tu plus que nous tous ?" Le Sauveur leur répondit : "Pourquoi ne vous aimerais-je pas autant qu'elle ?" (...)

Myriam marche dans le jardin. La beauté de ce jour rend encore plus triste sa tristesse. Le gris de sa peau, au coeur tant de clarté, est comme du cristal. Les hautes herbes la prennent de plein fouet, elle marche, soumise à la violence des parfums... Elle s'approche de la pierre roulée, elle se plonge dans le vide de la tombe. Le vide la rassure. (...) "Où l'avez-vous mis ?" (...) Mais tout à coup, elle sent comme un souffle sur sa peau, la brise légère où ils se baignaient ensemble, l'haleine d'en haut ; elle entend :

"Myriam".

Ce n'est pas une foudre qui la foudroie, un éclair qui l'éveille, mais une voix terriblement familière, de cette familiarité qui n'appartient qu'à la vie, qu'à la mort, et qu'ont parfois, entre eux, les hommes et les femmes, quand l'existence a un nom, le nom une saveur, la saveur, des lèvres pour la goûter.

Elle répond, elle boit : "Rabbouni". (...)

Elle le respire. Elle tente de retenir son souffle. "Ne me retiens pas." Et de nouveau elle doit expirer, le rendre à lui-même, le tenir debout dans le temps...

C'est trop tard, elle a entendu, elle a vu... Elle ne saura plus se taire. Elle vient de fonder le christianisme : "Celui qui était mort est vivant." Elle n'y croit pas, elle le sait, sa peau est plus rouge que tous les manteaux dont elle s'était vêtue; un feu brûle en elle et ne la consume pas..."
" (Jean-Yves Leloup, Une femme innombrable - le roman de Marie-Madeleine)


femmeinnombrable.jpg

Voici en complément un lien vers un discours de Benoît XVI du 13 février 2007 (oh, la, la... ça ne va pas arranger ma réputation ça...) sur "Les femmes au Service de l'Evangile", pour le rendre plus "attractif" je dirai :
"les femmes qui suivaient Jésus"

Rédigé par Luciamel

Publié dans #Spiritualités - astro

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L
c'est Pâques aujourd'hui... Myriam l'a vu, lui, le ressuscité : comment l'a-t-elle vu ? dans son évangile, elle lui pose la question (comment est-ce possible ?), car elle est loin d'être une demeurée (une simple d'esprit) : "est-ce par la psyché que je te connais, ou est-ce par le pneuma", Leloup fait l'exégèse, "Cette vision de toi, est-elle "psychique" ? est-ce que je délire, la peau à vif sur l'abîme que tu m'as laissé ? Ou suis-je déjà dans la claire lumière de l'Esprit (pneuma) ? (...) L'Enseigneur lui aurait répondu : "Ce n'est ni par ta psyché que tu me connais, ni par le pneuma, mais par le "noùs" qui est entre les deux (...) le "noùs" cette intelligence contemplative, "fine pointe de l'âme", que l'Enseigneur situe entre la parole audible et le silence inaudible, entre le visible charnel et l'invisible spirituel. (...) Le "noùs", c'est l'oeil de l'ange dans l'oeil de l'homme, respectueux des apparences mais jamais réduit ou arrêté par elles (...) Mais pour regarder l'ailleurs, encore faut-il qu'il y ait en nous un organe capable de le percevoir." cf. "Une femme innombrable".
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C
ben,ça alors! on était dans le meme mood : OOOOOOh mon Dieu !
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L
@Béa : comme le lien dans mon commentaire n'est pas consultable, je vais l'ajouter en bas de l'article...
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L
premiers résultats d'enquête : un texte (discours de catéchèse...) très intéressant car très documenté (évidemment c'est du canonique), celui de Benoît XVI sur "Les femmes au service de l'Evangile" (la référence à Jeanne se trouve dans Lc 8.2-3). La citation de saint Paul est très belle : "vous avez revêtu le Christ, il n'y a plus ni juif ni païen, il n'y a plus ni esclave ni homme libre, il n'y a plus l'homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu'un dans le Christ Jésus". : <br /> <br /> http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=1402073_catechese<br /> <br /> La synthèse lue en français par le pape est plus claire sur l'identité de Jeanne, il y dit : "Jeanne, Suzanne, Marthe et Marie, les soeurs de Lazare, et Marie Madeleine qui tient une place particulière : premier témoin de la résurrection, elle fut appelée par saint Thomas d'Aquin "l'apôtre des Apôtres"." Voili, voilà...
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B
Alors c est qui la 1ere Jeanne en question, pas trouvée sur Google . bisous.
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L
"Rabbouni", forme affectueuse pour "rabbi" (rabbin), maître, enseignant, "enseigneur" dit Leloup : "la présence de femmes autour de Yeshoua est une des raisons pour lesquelles il fut condamné, surtout ces femmes de grande et mauvaise réputation, comme Myriam, Jeanne et Salomé", plus loin : "Elle l'appellerait comme elle l'avait toujours appelé, du nom le plus doux et le plus respectueux qui soit, d'un nom qui n'était pas son Nom, mais le nom de l'intimité dans laquelle ils se tenaient ensemble, intimité insupportable pour ceux qui l'appelaient "Maître" ou "Seigneur" [rabbi]. Elle l'appellerait : "Rabbouni", "mon amour, mon maître doux, mon dieu"
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C
c'est quoi rabbouni ?
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