Pouvoir d'achat français vs pouvoir d'achat suisse...

Publié le 23 Mars 2008

  (chabada.blog.free)
commune-copie-3.jpgCe matin une conversation avec Béatrice, je lui parlai de déconsommation, de mon envie d'écrire quelque chose sur le sujet... organiser une résistance, arrêter d'engraisser les sociétés du CAC 40, privilégier les produits "vertueux" (ceux qui nous sortent du cercle vicieux... celui du profit de certains au détriment du plus grand nombre). Commencer à développer une activité hors circuit, constituer des communautés "résistantes", pour obliger les grands groupes (si nous ne consommons plus leurs produits, leurs profits forcément s'effrondreront) à modifier leur politique.

Mon amie me confia avoir été très émue un peu plus tôt par une émission de France Inter, il s'agissait du témoignage de carmélites, dans un monastère de l'Yonne, qui dénonçaient la valorisation systématique dans notre société de la "réussite socio-économique", et ce même dans les magazines religieux, faisant peu de cas d'une autre forme de réussite, elle, sans espèces sonnantes et trébuchantes. Réussite personnelle, intérieure, réalisation plus que "réussite". Je retrouvai quelques heures plus tard une référence à cette émission dans mon programme télé/radio : "Nous, carmélites, sommes intégrées dans cette société, mais d'une manière différente. En ce sens, et parce qu'on dit stop à l'excès, nous sommes des révolutionnaires. Souvent dans ma prière, je demande au Seigneur de bien vouloir demander aux hommes d'arrêter cette boulimie de consommation."

Révolution au Carmel, oui, mes soeurs soulevons-nous : "Consommer, c'est faire l'expérience d'une certaine solitude, d'une carence affective. On a tous des envies. Mais une fois satisfaites, elles grandissent et rebondissent. Le tissu social est malheureusement en train de s'abîmer. Il est difficile de lutter contre le matraquage publicitaire lorsqu'on est isolé. Pour nous qui vivons en communauté, c'est plus facile." (Télérama, n° 3036)

Je suis moins sereine qu'elles, car c'est maintenant la colère qui, par moments et de plus en plus souvent, m'étreint quand je vois mon travail ne pas suffire à seulement me nourrir... quand chaque fois en fin de mois, je dois jongler pour réussir à payer les charges diverses qui pèsent sur mon pouvoir d'achat... J'ai déjà dit avoir renoncé aux sorties (la semaine prochaine j'ai la chance de bénéficier d'une place de théâtre à 10 euros : quelle chance !), j'ai dû choisir entre un traitement homéopathique non remboursé (30 euros non pris en charge ni par la sécurité sociale, ni par la mutuelle, auxquelles je cotise chaque mois) et un autre "luxe"... J'en suis arrivée à rationner mon shampooing, je me dis : mets-en moins à chaque fois, il durera plus longtemps... Le resto, ça fait belle lurette que je n'y vais plus qu'avec mes tickets-resto du midi... (et j'apporte ma "gamelle" sur mon lieu de travail).

Je ne supporte plus de voir que mon travail n'est pas estimé à sa juste valeur. J'ai onze ans d'expérience dans la même société, une qualification bac + 5 (celle qui est requise pour mon poste est de bac + 4), je suis payée 1600 euros net par mois (sans aucune prime, sans treizième mois, et j'ai 5 semaines de congés payés).

J'attends avec impatience que passe la nouvelle loi sur la "rupture du contrat de travail par consentement mutuel" avec assurance chômage à la clé... je serai parmi les premières à demander à mon employeur de rompre. Je me mettrai au chômage, avec minima sociaux, et aides sociales diverses, je ne paierai plus plein pot pour tout... et qui sait, j'arriverai peut-être à dégager un profit !!!

Je vous le demande : quel est ce pays où il vaut mieux être au SMIC (c'est à peu près ce que je toucherai au chômage) que de travailler avec bac + 5 (c'est-à-dire un Master et une expérience professionnelle de 10 ans) ?

Un point que je dois préciser : je suis une femme... et dans mon secteur d'activité, il y a une majorité de femmes (dans mon entreprise : 100% des salariées), donc avec dévalorisation du statut de la profession et des salaires, il faut dire aussi que ce sont souvent des femmes qui y exploitent sciemment d'autres femmes. Vivement le Carmel !

La chanson du dimanche : "Cash Cash Money Money"


Rédigé par Luciamel

Publié dans #Politique - société

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S
Ne vous inquiétez pas. Vous n'avez pas offensé personne. Je suis intéressé par vos commentaires sur mon blog. Je suis sûr que mes lecteurs aussi. Vous pouvez écrire en français ou en portugais. Je vais vous traduire les paroles en espagnol.
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L
Holà Sinblanca : lo que queria decir (es dificil en una otra lingua) es : cuando los Espanoles se hablaren para se pedir perdon los unos a los otros… cuando la ETA por ejemplo pedir perdon a su pais, pero no connozco casi nada a la situacion espanola, perdon si dijo alguna cosa ofensiva… fuera por ignorancia
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S
Hola guapísima:<br /> <br /> Bienvenida a mi bitácora.<br /> <br /> Si tú crees que los españoles tienen que pedir perdón por algo en la Kneset o en cualquier otra parte, te ruego me lo comuniques, porque yo sinceramente no sé de qué.
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