Enchantée
Publié le 3 Avril 2008
Ce soir nous avons chanté... notre choeur s'appelle Terra Sancta, tout un programme, comme l'a dit notre "chef de choeur".
Notre répertoire : du grégorien, enfin... des compositions originales, inspirées des traditions de chant sacré des trois religions monothéistes. Alors, nous avons loué en latin, en grec ancien, en arabe, en hébreu, en italien... le royaume, le Seigneur, la Donna, les Evangiles, la Thora et le Coran.
C'est pour cette raison que la lecture de l'article de Télérama du 5 au 11 avril, "La mémoire de la Shoah mine-t-elle Israël ?", au retour du concert, m'a tout bonnement "scotchée". Il s'agit de l'échange entre le philosophe Alain Finkielkraut et Avraham Burg, israélien ancien président de la Knesset. J'ai été plus que réservée face à l'argumentation de notre intellectuel national... ses positions me semblent, le plus souvent, être celles de celui qui se sent obligé de choisir son camp, celui qui, forcément, dira ce qui est attendu de lui... De l'autre côté, Avraham Burg, m'a sidérée... dans le bon sens du terme. Je vous cite quelques passages, libre à vous de lire la suite dans le magazine :
"Chacun son obsession. Moi, c'est la montée du religieux qui m'inquiète, en Israël comme ailleurs. Quand le président de la République française veut réintroduire Dieu dans l'équation, ça m'ennuie vraiment. Il est tellement important que la France soit le champion de la laïcité pour l'équilibre mondial. (...) Le monde n'est pas divisé entre les démocrates et l'Islam, mais entre la civilisation théocratique et la civilisation démocratique. On trouve le même Dieu dans le judaïsme, le christianisme et l'islam.(...) En ce qui concerne notre polémique, j'attends le jour où vous ne réserverez plus votre intelligence à la mise en garde, à l'alarme, mais où vous la tournerez en pouvoir créatif pour proposer des solutions constructives. Vous critiquez la façon dont je traite la société israélienne ; mais il n'est pas possible pour moi de ne pas vouloir humaniser cette société. Et lorsque vous dites que la menace qui pèse sur Israël et sur les Juifs est toujours là, vous ne facilitez pas mon travail, car vos paroles ont un impact là-bas en Israël. Ce pays est pour moi une réalité qui doit m'assurer que je ne serai plus jamais persécuté. Mais mon judaïsme universaliste est ce qui doit me permettre de ne pas être un persécuteur. Les deux sont pour moi une nécessité."
Et, avant d'aller dormir, une complainte... de Yasmin Levy