La palme de la naïveté...
Publié le 25 Mai 2008
c'est moi qui l'ai gagnée ! Tout avait bien commencé, l'après-midi presque ensoleillée, dans ce lieu d'un autre temps, l'hippodrome d'Auteuil, à chaque course nous gagnions (on jouait en collectif), d'abord 11 euros, remis en jeu immédiatement, plus que 5, rejoués, 6 euros récupérés... avec Princesse d'Anjou quand même !
Et puis on s'en est retournés dans nos pénates... A l'approche du métro toutefois, les enfants furent attirés par des bonimenteurs, ceux qui vous font le coup du "elle est où la carte ? vous misez et je double les gains". Bon, là ce n'était pas une carte, c'était une petite plaque en caoutchouc, sous laquelle (celle qui était gagnante) il y avait un cercle blanc... Non, les enfants, on ne s'arrête pas, il est tard déjà... Allez, venez... Je m'approche, je regarde... euh... mais ça a l'air facile, je la repère presque à chaque fois la plaque gagnante... Non, c'est pas vrai... Bon, allez j'essaie ! C'est là ! oui, combien vous misez ? 5 euros... Ah, non, le minimum c'est 20 euros. Ah... ben, non alors. Regarde, il y a des enfants, fais 5 euros pour les enfants. Non, le minimum c'est 20 euros. Ben, 10 euros alors, pour les enfants. Non, non, on mise et moi je double. Les enfants derrière moi : elle est là, regarde, c'est celle-là la gagnante, moi, bon, allez je parie 20 euros...
La chute fut rude. Pour nous trois. 20 euros de perdus... On s'est engoufrés dans le métro... après une si belle après-midi. Moi... la tête basse, comment avais-je pu être aussi nulle ???
Ils voient mon air accablé. Clara me dit : "C'est vraiment dur, je ne sais pas pourquoi mais ça me fait comme un étranglement dans l'estomac". Lucas ajoute : "Ce sont des voleurs, j'ai bien vu qu'ils trichaient, la plaque on l'avait bien repérée, il faudrait les faire arrêter, appeler la police."
Oui, oui, ce sont des bonimenteurs, des tricheurs... vous les enfants vous pouviez vous laisser prendre, mais moi je suis la grande personne... c'était à moi d'être responsable... Non, on ne peut pas appeler la police. Oui, c'était les 20 euros que j'avais pour m'acheter ma carte orange de la semaine... Ma banquière m'a menacée de me "mettre en prison"... si je dépassais mon découvert autorisé, et déjà je l'ai dépassé (de 100 euros, un chèque d'octobre... qui a été déposé fin avril...), elle va sûrement sévir. Déjà que la dernière fois (il y a un mois) elle m'avait bien fait la leçon : "vous saviez pourtant, vous vous étiez engagée il y a un an à ne pas dépasser votre découvert autorisé ! combien de fois faudra-t-il vous le dire ? vous savez que je pourrais rejeter les chèques ? vous retirer votre carte bleue ?". Alors, cette fois-ci je m'étais tenue à carreau. Mais voilà... il y a eu ce malencontreux chèque de 100 euros oublié...
J'ai dit à Lucas : "Ben, c'est pas grave, j'irai au boulot à pied, pour une semaine". Lui, inquiet : "Au bureau à pied ?". Ben oui... Alors, Lucas, il a tout retourné son porte-monnaie, les gains de l'après-midi (2 euros chacun), ses petites économies... Il me l'a tendu son porte-monnaie : "tiens, c'est pour toi". Non, laisse, c'est pas grave. Puis il l'a repris, a compté ses sous... puis fièrement a annoncé : "j'ai 9 euros !". C'est super... ai-je dit. Il a insisté. Tiens, c'est pour toi. Tu sais Lucas, ce qu'on va faire ? Quoi ? et ben, je t'emprunte 7 euros, avec les 9 qui me restent, ça fait 16, et comme ça je me paie la carte orange de la semaine. Je te rends les 7 euros en fin de semaine, quand j'aurai eu mon salaire. Soudain, les regards se sont illuminés. Ouf ! une de sauvée.
Après on a rigolé. Ben, vous voyez les enfants, c'était une bonne leçon ! pour nous trois... Vous savez maintenant qu'il ne faut surtout pas les écouter les bonimenteurs...
En changeant à Michel-Ange Molitor, Lucas m'a demandé : "Tu viens manger à la maison ce soir ?"
- non
- tu manges où, au resto ?
- non, je rentre chez moi, je mange chez moi
- tu manges quoi ?
- peut-être un steack haché avec quelque chose...
- ah... c'est bien un steack haché
- oui, c'est bien.
la chanson du dimanche de Cannes... du festival...
Lucas et Clara à Auteuil