Vanités...
Publié le 31 Mai 2008
Vanitas vanitatum et omnia vanitas nous dit L'Ecclésiaste... bref rappel de cette cruciale question ici et là sur cette vidéo (au sujet de l'exposition "Our body" qui se tient en ce moment à Lyon, et autour de laquelle déjà la polémique enfle).
Déjà en son temps Ronsard essayait de convaincre Cassandre, la jeune mignonne... de bien vite cueillir sa jeunesse (et surtout d'accepter les avances du poète) avant que vieillesse ne lui échoît... Il la rencontra en 1545, elle avait 13 ans, lui 20, l'année suivante elle se maria mais avec un autre... il restera inconsolé et d'amour transi, jusqu'à ce qu'en 1555 la jeune... Marie (une "vieille" de 15 ans) lui fasse oublier en ses bras de paysanne... la mignonne bien née. Il n'est jamais trop tard pour bien faire et c'est elle, Marie, qui aurait pu répéter les fameux vers... à son "mignon" :
"Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté."
(Mignonne, allons voir si la rose - A Cassandre, 1552)
Vanités des vanités... tout est vanité... et Corneille lui aussi s'y connaissait en "avertissements" aux jolies jeunes femmes... Alors, chantons avec Brassens et sa belle Marquise et répondons-lui : je vieillis et vais probablement me ratatiner... mais je t'emmerde en attendant...
Pauvre Corneille, qui à 52 ans, malgré ses stances, fut éconduit par la belle Marquise du Parc, La Du Parc, danseuse et comédienne, qui de passage à Rouen avec la troupe de Molière illumina le dramaturge et son frère. Elle fit par la suite chavirer le coeur de Racine avant de devenir son Andromaque... et sa maîtresse, provoquant par là, d'ailleurs, la brouille entre les deux amis (Corneille et Racine). Sa vie a été portée à l'écran dans le film Marquise (1996) de Véra Belmont (la réalisatrice malheureuse de Survivre avec les loups, 2007), avec Sophie Marceau dans le rôle titre.
"Chez cette race nouvelle,
Où j'aurai quelque crédit,
Vous ne passerez pour belle
Qu'autant que je l'aurai dit.
Pensez-y, belle Marquise.
Quoiqu'un grison fasse effroi,
Il vaut bien qu'on le courtise,
Quand il est fait comme moi."
(Marquise si mon visage - Stances à Marquise, 1658)