Le bel amant (12)

Publié le 3 Octobre 2008

Lumière, ombre, sommeil, rêve. Que fut cette nuit-là ? Il s'éveilla, le corps endolori, certain d'avoir lutté, contre quoi, contre qui ? D'abord, dans ses bras, dans le corps de Nani... puis dans l'univers, enfin, sur terre. Atterri, meurtri d'avoir perdu en une nuit tout le ciel ouvert par leurs corps. Elle n'était plus. Lui était là, debout, près du lit : Giovani.

"Désolé, tout ça est sans doute une dure épreuve pour toi, mais il n'y avait pas d'autre moyen, il fallait ouvrir le ciel, pour laisser les étoiles faire leur oeuvre et reconstruire la matière."

Que dire, comment réagir à cette ENORMITE ? Un bel homme, de l'âge de Nani, les traits latins aussi, plus tard il se dirait Italien, mais très grand, une barbe naissante... déjà, des yeux marron presque verts, des mains d'homme, on reconnaît les hommes à leurs mains.., se tenait là, face à lui. Il avait tout prévu, même les vêtements, une chemise blanche, d'homme, aux manches retroussées, un jean, d'homme... qui semblait déjà usé.

Sa voix, si différente, plus grave bien sûr, mais surtout plus traînante... avec un léger accent, comment avait-il réussi ça ? Ses gestes plus brusques, ou plus secs.

- Lève-toi, tes enfants t'attendent pour le petit déjeuner.
- Euh... comment leur as-tu expliqué ?
- Ben, rien... Nani a dû partir et son frère Giovani est arrivé.
- Ah...
- Allez, lève-toi. J'ai une journée chargée. Des rats dont je dois m'occuper...
- Pardon, mais je suis un peu perdu, un peu...
- Ecoute, tu es en vacances, tu t'occupes de tes enfants, j'aurai besoin de toi bientôt, je t'appelle et je te dis ce qu'on attend de toi.
- On, c'est qui ?
- On, c'est nous. On c'est Lui, ou Elle, ou l'Univers, comme bon te semble.
- Je suis perdu.
- On t'aidera.

Bruno se dirigea comme un somnanbule vers la salle à manger, Emilie jouait avec la mie de pain (elle avait toujours aimé faire flotter de petits crouttons sur son bol de lait de soja chaud...), Luc avait l'air sombre, il regardait devant lui, par la fenêtre, dans le vide.

- Bonjour les enfants...
- Bonjour papa !!!
- Vous avez bien dormi ?
- Oui !!!
- Oui et toi..?

Giovani alluma l'écran 3D de la cuisine, on vit soudain quelques images de la capitale envahie par ces rats toujours regroupés sur la montagne. Il dit :

- Je dois vous quitter, il me faut les emmener avec moi. Vous venez les enfants ?
- Non, on reste avec papa, dit Emilie.
- Euh... non... je reste avec papa, hésita Luc.
- Tu vas où Giovani ? s'enquit Bruno.
- Sur la montagne, mais d'abord je dois voir la Présidente, annonça-t-il.

(à suivre)

 

Rédigé par Luciamel

Publié dans #Le bel amant

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
@Frenchi : oui, les inégalités, l'injustice surtout... quelle qu'elle soit, me fait tiquer. Je ne suis pas "aigrie", me semble-t-il, je suis révoltée, est-ce pareil ? ou, si tu préfères, je me sens un esprit guerrier à certains moments, j'ai le sabre toujours près de moi... mais c'est le miel et non le vinaigre que j'aime savourer, et partager avec mes amis. Merci, en tout cas, cher Frenchi, pour tes précieuses remarques que j'ai lues avec beaucoup d'attention. :-)
Répondre
F
la scene de la fin du #11 me rapelle "demolition man" lorsque Stallone et Sandra Bullock font l'amaour de maniere similaire a ce que tu as decrit.j'ai enfin reussi a parcourir les 12 # et on sent que qqe part tu es aigrie,a juste titre je l'admet.C'est vrai que les inegalite entres hommes et femmes sont reellles mais d'un autre cote comment reussir a inverser les choses?
Répondre
L
@Tini : l'amûuur, oui ça peut être ennuyeux, c'est quand même plus excitant "d'aller chanter là-haut sur la colline, et de l'attendre avec un petit bouquet d'églantines, zaïe, zaïe, zaïe, oh, oh..."@Yaëlle : hier au "café littéraire" de Piccouly, deux femmes ont débattu de cette question, dont Sylviane Agacinsky, le libéralisme et la chosification des humains (via les sex toys et autres gadgets dégradant la relation humaine) mais aussi la différence des sexes inhérente à la nature humaine, à la société humaine... Bref, oui, je crois que notre "genre", comme on dit aujourd'hui, détermine notre action sociale, et l'écoute qu'on nous accorde. Ce n'est pas le seul déterminisme, notre milieu social, notre couleur, notre origine, notre âge... modifient aussi le regard qui est porté sur nous (je le vérifie si souvent, pas toi ?). Mais, je dis des banalités... A suivre.
Répondre
Y
Si j'ai bien compris, une femme a dû se transformer en homme pour parvenir à ses fins et surtout se faire entendre des humains...il y a là de quoi reprendre notre petite "discussion" sur le féminisme non?? sourire...
Répondre
T
Ca donne envie de lire, c'est toujours trop court.........Etrange je pensais d'etre decue, car l'histoire entre les deux était si courte. Mais, non je suis simplement  curieuse pour la suite........ Peut-etre mon petit ésprit se transforme sous l'influence de ton histoire paralellement avec tes personnages, ta scènerie, tz,tz, tz. (à très bientot sur la montagne....)
Répondre