Sur la place chauffée au soleil

Publié le 27 Octobre 2008






Soirée avec Francine, elle jouait, en tant qu'actrice professionnelle, dans l'un des courts métrages pour le diplôme de fin d'études de ces jeunes étudiants de l'... (je préfère ne pas nommer l'école). Je l'ai dit au directeur, je l'ai répété aux apprentis-réalisateurs, scénaristes, monteurs, producteurs, c'était invraisemblable, mirifique, de côtoyer leur monde parallèle au mien (celui d'un quotidien de gagne-petit, de touché(e) par la crise, par la précarité, la baisse du pouvoir d'achat... moi avec mes bientôt 50 balais, 48 à l'heure actuelle... j'ai parfois le sentiment que mes 18 ans ont un sacré coup dans l'aile...).

Eux, exaltés, émerveillés par ce monde qui s'offre à eux, ils sont dix par session, la formation est payante (11.000 euros, mais peut être prise en charge par la formation professionnelle ou le chômage) : fils et fille d'artiste, on sent bien qu'ils viennent d'un milieu préservé, d'un cocon plutôt, la voie pour eux semble toute tracée, ce diplôme payé par papa-maman, après ils feront un stage à la télé (grâce aux relations de l'ami de papa-maman) et puis voilà... c'est pas si compliqué... la vie.

Je ne voudrais pas les dénigrer, j'ai aimé et vraiment été enchantée par leurs réalisations, je me dis juste que le monde est injuste... et que ce sont toujours les mêmes qui sont aidés...

Ces bulles, ces univers préservés, dans certains milieux vous pourrez toujours vous adonner à l'art, au raffinement du quotidien (comme le racontait l'une des femmes interviewées dans leurs documentaires, ses parents l'avaient emmenée dans les musées dès son plus jeune âge, partout sur la planète, ainsi, ça lui avait semblé tout naturel de devenir PEINTRE...).

Les bourgeois... les nantis... toujours pourront se payer... tout. Sauf l'essentiel : la vie, ou le génie (au sens de révélation). 

Néanmoins, je constate, autour de moi et parmi ceux qui ont fait certaines de ces études... que peu ont vraiment réussi, et que beaucoup en sont réduits à rudement batailler pour conserver leur "statut" d'intermittent... Artistes assistés ? monde d'adolescents perfusés ? Et je nous vois nous, prolétaires qui alignons nos 35h hebdomadaires (minimum...) tout au long de l'année, pour difficilement pouvoir nous payer une place de ciné...

Le monde a toujours tourné dans le même sens... et pourquoi s'arrêterait-il aujourd'hui ?

Pourtant, nous pouvons, par moments, le regarder dans sa ronde effrénée... et juste nous en abstraire, pour tenter de nous en libérer.

Personne ne te délivrera... à part toi, et tu ne délivreras personne si ce n'est toi. Sur la place chauffée au soleil... pleurent les hommes leur destinée... Que vive Don Quichotte ! et son rêve.



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Rédigé par Luciamel

Publié dans #Politique - société

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L
@Frenchi : j'envie cette légèreté, leur légèreté face à la vie... car ma lourdeur me pèse parfois,  pourtant jamais je ne voudrais être à leur place.
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F
tu sais c'est malheureusement partout pareil. La ou je bosse, si tu pouvais voir les bagnoles que ces gamins nantis conduisent c'est effarant. eux ou leur s parents payent plus par an pour les etudes que je ne gagne. crois-moi ils le savent et une grosse partie d'entre eux nous prennent vraiment pour de la merde.
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