L'art de la pensée négative, le film
Publié le 15 Novembre 2008
Une remarque de May m'a fait réfléchir, je résume : elle me demandait si je ne savais pas être un peu positive de temps en temps. Depuis cette question me trotte dans la tête. C'est vrai que mon côté "fado", ça lasse (même moi). Hier, je me retrouve nez à nez avec un passage de Jacques le fataliste de Diderot : mais pessimisme et fatalisme sont-ils vraiment la même chose ? on peut se sentir libre (ne pas croire que notre destin est écrit à l'avance, déterminé socialement, historiquement, psychologiquement, astrologiquement : c'est ma conviction, le seul sens à notre vie terrestre est de tenter nous libérer de tout ça) et ne pas être optimiste pour autant.
La "positive attitude", de la chanteuse Lorie, (prônée voici quelque temps par J.-P. Raffarin, et maintenant listée dans les "raffarinades") devrait un peu plus guider mes pensées, me dis-je.
C'est un peu ce que nous servent les publicitaires à longueur de temps, pour nous faire "rêver", et surtout consommer, nous, "foule sentimentale"...
Allez, ça fait si longtemps que tu veux le voir le dernier Woody Allen, fais-toi plaisir, pousse-toi un peu, adopte la "positive attitude" (YOU CAN), me répété-je. Et, donc, j'y allai au cinéma. Oh, ce n'est pas l'astronomique prix de la place (9,50 euros) qui allait gâcher mon plaisir ! (j'ai quand même râlé à la caisse : "ben, ça ne m'étonne pas que je n'y aille plus au cinéma !" la caissière, elle s'en fout ! me rétorqué-je aussitôt, en mon for intérieur, et retrouvai le bon esprit qui n'allait plus me quitter de la soirée...).
Je m'installai donc bien confortablement dans mon fauteuil (j'adore les salles de ciné du samedi soir, et m'efforçai de ne pas prêter attention au discours misanthrope de mon voisin : comme nous étions dérangés par deux personnes voulant s'installer tout au bout de la rangée aux deux places encore libres : "je n'aime pas les humains", lança-t-il à sa "compagne", je faillis lui dire : "contentez-vous de ne pas vous aimer vous, ça suffira amplement", mais je n'en fis rien : positive, positive. D'ailleurs, il abandonna lâchement son amie au bout de 30 minutes, en quittant la salle).
De plus, dans cette salle (MK2 Beaubourg) pas de pub pour d'autres produits que les films... quel repos ! Donc je savourai les promotions des films à venir... et là ! qu'ouïs-je ? que vis-je ? que lis-je ? Le 26 novembre en salles nous aurons : L'art de la pensée négative, film aux vertus roboratives si j'ai bien ouï. Ci-dessous, la bande annonce (faites pas attention à la traduction, les sous-titres, les impératifs... pas de "s" aux verbes en "er" ! il faut lire : "les trouducs qui croient que la vie est belle, emmerde-les, emmerde-toi, emmerde-moi") :
Mais, le film de Woody Allen ? Alors lui, je trouve qu'il devrait écouter un peu plus Lorie... J'avais pris Match Point comme un uppercut dans l'estomac (vu que c'était déjà le portrait du pervers narcissique que notre époque est en train de fabriquer en série, Rastignac à côté c'est de la gnognotte, et que j'avais fait les frais d'un de ces spécimens), là, ça m'a plutôt détendue... Vicky, Christina, Barcelona, est l'exemple même du film désespéré qui peut nous redonner goût à la vie... (nous donner envie de la goûter) car la lucidité est peut-être la seule clé du bonheur, le désespoir en étant la serrure.
Ma chère May, merci de m'avoir fait barjoter... tu sais que j'aime ça, et qu'il ne m'en faut pas beaucoup... De toute façon, quand j'ai envie (besoin) de sourire je vais sur ton blog, où j'admire ton esprit (si, si !!!), et rien que pour ta trouvaille d' "Obamassalor", ou du "fesse bouc", ce lieu (ton blog) est à recommander, comme hautement positif car contrebalançant la négativité (tristesse, morosité) ambiante.