Du plus loin qu'il m'en souvienne
Publié le 29 Novembre 2008
Je me suis créé une communauté... celle des luso-francophones inspirés (c'est ici sur Over-Blog), ça me fait rêver... et pourtant je ne sais pas encore comment ça fonctionne, je sais qu'il y a un forum, qu'on peut y publier des articles sur un thème précis : j'en suis l'animatrice, mais mystère et boule de gomme pour y accéder...
T'es luso : t'es Tos' quoi... Portos' si tu préfères : ben quoi, portugais... mais luso, c'est pas portugais vraiment... Moi, je suis française (sur le papier), mais je suis tos' quand même... ma famille est tos'... mais je ne suis pas, moi, totalement portugaise... je suis même très... française... Et la France, ça marque.
Mon identité ? Je renvoie au très beau livre de Dominique Rolland : De sang mêlé... je l'ai écoutée hier le dire (extrait de son spectacle à la Cartoucherie de Vincennes...) impressionnante de vérité, j'ai vu revivre son grand-père, j'ai senti la déchirure ancienne, dans son corps, dans son regard... l'appelant. Nous sommes si fragiles, si écartelés, et comme le disait Francine, française et juive : on est tous métèques non ?
Vous avez dit métèque ? , Gabriel Matzneff dans son dernier livre se plonge aussi dans ce passé de soi... cette étrangeté en soi, à soi, et pourtant ce sentiment d'appartenance constitutif à tout immigré, par la langue et la culture, à la communauté française.
C'est également ce que nous conte Atiq Rahimi dans Syngué Sabour, pierre de patience, cette double appartenance qui fait que maintenant il ne peut plus écrire en persan... la liberté lui venant de sa nouvelle langue-culture française (son nouveau monde).
Autres, dédoublés, unis dans la diversité (la devise de l'Union Européenne...), voilà l'intention des Luso-francophones inspirés...
J'aimerais que se joignent à cette communauté, à la fois les "luso-descendants", si irritants aux yeux de certains, mais aussi les amoureux du Portugal, du Brésil, de l'Afrique lusophone, de leurs musiques, de leurs poètes, de leurs paysages; les francophones de coeur ou de naissance; tous ceux qui voudraient mêler leurs identités. A la base, il s'agirait de poésie, de musiques, d'art en général... sous forme de créations ou de citations, de partages...
Revenir à l'origine, à l'enfant en nous... celui qui connaît le chemin et dessine des coeurs avec ses mains. La démocratie participative, c'était Ségolène, moi, je rêve de poésie et de création participative.
Que l'homme retrouve la femme en lui (son anima, la douceur en lui, la sensibilité, la fragilité en lui) et que la femme laisse vivre l'homme en elle (son élan, sa créativité, sa force, sa détermination, son animus), nous sommes tous doubles, incomplets et multiples... unissons-nous dans nos dualités.
"Du plus loin qu'il m'en souvienne"... (c) Luciamel