N'ayez pas peur, vous blogueur en herbe
Publié le 5 Décembre 2008
du bonheur, il n'existe pas
ni ici, ni ailleurs,
da di da di da...
...
nous allons mourir demain
ne dites plus rien
...
laissez-vous aller
le temps d'un baiser
je vais vous aimer
...
Parlez-moi de la pluie, et non pas du beau temps
Le beau temps me dégoute et m'fait grincer les dents
Le bel azur me met en rage
Car le plus grand amour qui m'fut donné sur terr'
Je l'dois au mauvais temps, je l'dois à Jupiter
Il me tomba d'un ciel d'orage
Par un soir de novembre
...
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ajout du 6 décembre :
"mais il y a des jours où, restant chez moi et fatigué de lire, j’ai besoin de parler ; alors, faute de pouvoir le faire, j’écris."
Machado de Assis, in Ce que les hommes appellent amour.
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Mon neveu L., 11 ans, avec qui j'ai passé la soirée d'hier (avant de rentrer lire les gentils commentaires laissés par de gentils internautes sur mon blog) était occupé à écrire, bien consciencieusement.
- T'écris quoi ?
- Une lettre d'amour...
- Ah ? encore ? à ton amoureuse ? elle s'appelle comment déjà ?
- Léa. Non, j'écris une lettre d'amour pour un copain de classe.
- Côa ?
- Ben oui, il me l'a demandé parce que, lui, il ne sait pas.
- Mais, comment est-ce que tu peux écrire une lettre d'amour pour quelqu'un d'autre ?
- Ben, c'est pas difficile, j'ai l'habitude d'en écrire, c'est pour ça qu'il veut que je le fasse.
- Mais, là, tu l'as déjà recommencée trois fois, pourquoi ? il ne va pas la recopier ?
- Nan, c'est aussi avec mon écriture.
(un énorme coeur au centre de la feuille à carreaux, avec inscrite au milieu cette déclaration :
"Quand je te vois,
mon coeur bat à 100%
tu sens la rose
avec tes beaux
cheveux.
Dans tes yeux
je vois des étoiles")
- Mais comment ça se fait que toi tu sais en écrire et pas lui ?
- J'ai l'habitude.
- Tu en as écrit souvent ? à des filles différentes ?
- Non, seulement à une fille, sinon ça me donnerait trop de travail.
Après, pour l'endormir, je lui ai raconté la suite de l'histoire du prince Luc, seigneur ruiné, désespéré (ben oui, ce sont des histoires inventées par Lucia !!!) et se morfondant sans presque plus rien à manger dans son château... Un jour, arriva au pied du château, et demandant asile, Sancho Pança, dont le maître, un certain Don Quichotte était mort en poursuivant des moulins à vent, croyant qu'il s'agissait d'une armée de soldats (là, L. a beaucoup ri), mais il avait aussi un rêve et une Dulcinée.
Sancho Pança convainquit Luc de le suivre dans son pays, l'Aragon, où les gens étaient plus accueillants. Là-bas pas de risque qu'il meure de faim ou d'ennui car tous seraient heureux de lui offrir le gîte pour une nuit. De plus il pourrait l'introduire à la cour du roi. Ils partirent donc. Le chemin fut long et joyeux. Que d'aventures ! et comme Luc se sentait délivré de toute cette grisaille laissée derrière lui.
A la cour du roi, un soir de bal, il fut soudain saisi par une émotion nouvelle et presque effrayante... car, que vit-il près du roi ? allez, je vous le demande... (L. me cite un certain nombre de choses bizarres). Non, rien de tout ça, près du roi se tenait sa fille, la princesse Isabelle. Ce fut le coup de foudre, il rentra chez lui complètement énervé. "Sancho, je l'aime", criait-il à tue-tête. "Mais, lui répondit Sancho, vous n'avez aucune chance, elle est promise au roi du Portugal, ils doivent se marier le mois prochain."
N'y tenant pas, Luc se précipita le lendemain dans les jardins du château, où il savait pouvoir croiser l'Infante, lors de sa promenade quotidienne. Profitant de l'inattention de sa dame de compagnie, il s'approcha, et, mettant un genou à terre, il lui déclara sa flamme :
"Je vous aime, vous illuminez le ciel de ma nuit, je ne peux plus vivre sans votre lumière.
- Messire, vous avez perdu la raison. Ne savez-vous point que je vais épouser D. Dinis ? je vous connais à peine, je vous en prie, reprenez vos esprits.
- Je sais que mon amour vous semble fou, mais soyez sûre, gente Dame, que sans vous la vie ne me sera plus qu'une triste journée sans lendemain. Acceptez au moins que je reste votre chevalier servant, et même si vous devez épouser le roi du Portugal, ne soyez pas cruelle, lors du prochain bal, accordez-moi le privilège de danser une dernière fois avec moi."
La suite la prochaine fois... d'accord ? tu vas dormir maintenant... Gros bisous... Fais de beaux rêves mon L...
"Ne t'en va pas tout de suite, attends que je dorme, ne ferme pas la porte..."