Du plaisir à l'ennui ou à la blessure...
Publié le 7 Décembre 2008
... il n'y a qu'un pas.
Je réfléchis depuis quelques jours, depuis qu'ici et là, des remous se sont faits autour de propos que j'ai tenus (si banals, mes propos, que j'ai d'abord été étonnée de l'intérêt qu'on y a porté).
Alors, voici où ça a débouché... à votre santé !!!
Pourquoi écrit-on un blog ? pourquoi, moi, écris-je le mien (je fais l'inversion, parce que je sais maintenant que j'ai des lecteurs super érudits...) ? J'y cherche quoi (je ne fais plus l'inversion, verbe-sujet, pour la question, dans la langue soutenue, parce que ça me gonfle) ? quelle gloire, quelle affection ou compensation, quelle reconnaissance, quel plaisir ? Pourquoi, depuis que je m'y adonne, suis-je, aussi, devenue plus accro à une autre drogue... celle du vin (rouge, bio, je vous rassure, et ne m'empêchant pas de mener une vie "normale") ?
J'en ai parlé à quelqu'un que je tiens pour une sorte de guide... et écouté le lien qu'il établissait avec son fils presque accro, lui, aux jeux vidéo, à qui il a voulu montrer l'effet de cette "drogue" en le plaçant devant un miroir : "tu t'es vu quand tu joues ?", il m'a aussi raconté la mésaventure d'un jeune de 18 ans, brillantissime,("il tournait à 19 de moyenne") découvrant ce monde des jeux vidéo, peu avant le bac, et devenant un vrai junkie, du jour au lendemain, arrêtant de travailler, incapable de passer le bac, finissant en HP.
Le jour même sur "yahoo", synchronicité oblige, ou coïncidence comme vous voudrez, cet article sur des jeunes filmés face à leur écran quand ils jouent...
Alors, quel plaisir a-t-on ? quel but recherche-t-on ? est-ce du narcissisme ? oui, quand on me laisse un compliment (comme celui de Thierry Nogier), ça me fait, on ne peut plus, plaisir. Quand on me descend en flèche (tels certains), ça me fait mal, en même temps ça m'émoustille, je vais leur montrer de quel bois je me chauffe à ceux-là !!!
Le plaisir d'écrire surtout... Comme Machado de Assis... (lien dans mon post précédent) le disait. Vous me lisez, ou pas, mais sensuellement, biologiquement, hormonalement, il se passe quelque chose quand j'imprime sur cette page, non pas blanche, car connectée au reste de l'humanité, mes humeurs, mon ressenti, mes peurs.
Et ça c'est du plaisir.
Alors, comme tout drogué qui a goûté au plaisir... on essaie de le répéter.
Sauf que, là, c'est du texte, de l'écriture, de l'échange, de la communication : de la communion, comme disaient les spécialistes de Palo Alto, le collège invisible, Goffmann, Bateson, Hall, ou Watzlawick, mes maîtres. Je me nourris depuis eux, de l'analyse de Chomsky, et de nos "Illusions nécessaires", ou de celle de Bourdieu.
Je m'interroge.
Pourquoi, est-ce si gênant ?
En quoi cela vous blesse-t-il ?
A nu nous sommes (presque)... sur nos blogs.
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