Et le souvenir que je garde au coeur
Publié le 14 Décembre 2008
Je me promenais chez Thierry, dont le blog tout en poésie et en douceur nous chante l'amour serein, et dans son dernier poème "l'amour parfait" : wouah ! sur le coup, je n'ai pas réussi à commenter.
Me venaient à l'esprit des images de conjugaison, prétérit parfait (notre passé simple), le plus-que-parfait, l'imparfait, le passé composé (pas d'avenir là-dedans, vous remarquerez bien).
Puis, tout à coup, rebondissant sur son image de la "cerise sur le gâteau", je me suis mise à fredonner "le temps des cerises", et à lui en recopier quelques lignes. Tiens, je vais aller vérifier les paroles exactes, me dis-je, bêtement... Et je me prends ça sur le coin de la tête. Déjà, j'apprends que ce chant de 1866, et ensuite dédié à une infirmière tombée pendant la "semaine sanglante" qui mit fin à la Commune, était un chant révolutionnaire et fut longtemps l'emblême de la gauche.
Enfin, je découvre cette version de Noir Désir (mise en ligne en novembre 2008), j'hésite à écouter. La mort de Marie Trintignant, les circonstances, le battage médiatique, l'été de la canicule, 2003, ce à quoi ça renvoie dans ma propre vie, ça me semblait trop risqué. Déjà qu'hier soir chez Ruquier, Serge Lama présentant sa chanson de "soutien" à Cantat ça m'avait plutôt mise mal à l'aise... J'avais donné raison à Lio quand elle s'était déchaînée contre Muriel Cerf, chez le même Ruquier, en 2006. Elle, l'amie de Marie, et aussi ex-femme battue, ne pouvait tolérer que l'écrivaine, reconnaissant elle-même être battue par son compagnon, ait voulu, dans un livre d'échanges avec le chanteur, le déculpabiliser !
Mais, vous me connaissez un peu maintenant, impossible de résister très longtemps. Et, la voix de Cantat, me semble-t-il, mais pas seulement la sienne, et la tragédie, l'amour tragique, m'ont submergée de leur souvenir.
J'écoute la douleur de cet homme, lui, condamné à l'endurer jusqu'à la fin, jusqu'au jour où, je le lui souhaite, il pourra vérifier que Marie lui a pardonné (car elle seule le peut).
Très très belle reprise !!! (à vous couper le souffle, attention).
Noir Désir - Le temps des cerises (2008)
"Le 23 février 1903, à Paris. Mort de Jean-Baptiste CLEMENT (né le 31 mai 1836, à Boulogne). Communard et auteur de la célèbre chanson "Le temps des Cerises". Avant 1870, il est plusieurs fois condamné à la prison pour ses écrits et pamphlets "Les Carmagnoles", "89", etc. Il siège ensuite à la Commune de Paris. Le 28 mai, il est avec Varlin et Ferré, sur la dernière des barricades. Il se cache un temps, avant de pouvoir trouver refuge en Angleterre, via la Belgique. Condamné à mort par contumace en 1874, il ne rentre en France qu'après l'amnistie de 1879. Il devient socialiste, et s'engage dans le syndicalisme, particulièrement dans les Ardennes, où il donne de nombreuses conférences, organise des syndicats, etc.
Le "Temps des Cerises" fut écrit en 1866. Mais c'est en 1885 qu'il dédiera cette chanson à Louise, ambulancière sur la dernière barricade du 28 mai. Cette chanson deviendra le symbole de la Commune de Paris."
citation de ce site.
Quand nous chanterons le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur
Mais il est bien court le temps des cerises
Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d’oreilles
Cerises d’amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendants de corail qu’on cueille en rêvant
Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d’amour
Evitez les belles
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des peines d’amour
J’aimerai toujours le temps des cerises
C’est de ce temps-là que je garde au coeur
Une plaie ouverte
Et Dame Fortune, en m’étant offerte
Ne saura jamais calmer ma douleur
J’aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur
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Dans ma rue aujourd'hui, cette femme venue me saluer... Louise ou Marie, soyez sûres que vous nous manquez.
"copie conforme - 25, rue de la gare", le Marais, 14 décembre, (c) Luciamel