Brèves de trottoir

Publié le 6 Janvier 2009

Dans la rue, vous déambulez, vous courez, vous allez au métro, au boulot, au bistrot, au ciné, au resto, ou que sais-je encore ? Dans le métro, vous somnolez, vous lisez, vous rêvez, vous méditez, ou que sais-je encore ? Dans la rue, au boulot, au bistrot, au ciné, au resto... vous entendez, voire vous écoutez, les passants, vos voisins, échanger quelques propos, ou parler de tout et de rien.

 

Voici, quelques notes, quelques "brèves" de trottoir, ou de métro... le plus souvent. Elles en disent parfois long sur les vies de ceux que nous croisons, et parfois tout autant sur nous qui "innocemment" écoutons.



Dans le métro

 

"Méfiez-vous des gens qui portent des talonnettes, c'est des gens qui mentent en général."

(homme faisant la manche, avant de quitter la rame)

 

"Tu vois, moi je n'hésiterais pas à lever la main sur une femme. Dans ma vie j'ai tout vu..."
(homme s'adressant à un autre homme)

"Bonjour à tous, que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous tous. Gloire à Jésus."
(juste avant de quitter le wagon, femme, se retournant vers les voyageurs)

"Tu te rappelles ce que tu m'as dit hier, quand je t'ai dit 'tu me fais un bisou ?' : 'Je dois dormir'.
- Tu te rappelles ça toi ?
- Ben, qu'est-ce que ça veut dire ?
- Arrête de tout déformer. (sourires)
- Ben, c'est ce que ça veut dire ? (elle pose sa tête contre son épaule à lui, long silence)."
(deux jeunes de 25/30 ans, conversation à mi-voix, à plusieurs reprises il lui fait des bisous sur les lèvres, elle, elle lui caresse le visage)

"Laissons le divertissement nous envahir. Internet, TV, téléphone, musique"
(pub pour Orange)


Dans la rue

"Moi, je te donne 500 euros, David. (silence)
- Ben, moi, tu vois, le plus dur serait de trouver quelqu'un pour vouloir m'acheter ma femme."
(trois jeunes hommes, la petite trentaine, plutôt BCBG, le premier s'adressant au deuxième et le troisième renchérissant)


Dans la maison de mes ancêtres

"Oh, ma fille, tu n'as pas oublié la corde pour attacher tes enfants ? la corde c'était la croûte de pain qu'on donnait aux gamins pour les occuper et leur éviter de pleurer pendant qu'on travaillait aux champs."
(ma tante me racontant ce que mon arrière-grand-mère disait à sa fille, ma grand-mère)


"Une femme doit apprendre à ne pas tolérer que son mari la batte, car elle a, elle aussi, une responsabilité dans l'affaire. On m'a raconté récemment l'exemple de cette femme à A. battue par son mari, chaque fois qu'il rentrait saoul à la maison. Un jour ses fils n'y tenant plus de lui annoncer : 'on va faire quelque chose', ce à quoi elle répondit : 'non, c'est moi ce soir qui vais lui parler'. Le soir, le mari rentrant ivre, comme à son habitude, s'en prit à sa femme et voulut lever la main sur elle, mais cette dernière avait prévu... et se retourna vers lui armée d'un gourdin, avec lequel elle le frappa à l'épaule, l'empêchant ainsi de commettre son forfait. Lui finit à l'hôpital, où on le soigna. De ce jour-là, plus jamais il ne porta la main sur elle : 'ce fut un saint remède' dit-elle encore aujourd'hui."
(ma tante me donnant son avis sur le cas d'une femme de notre entourage victime de violences dans son foyer)

 

Des blogueurs me laissent des messages, des gens parlent autour de moi, j'aime en écouter les Echo, leur voix portée par la vie. Que me dit mon âme, à travers eux ?


Photos (c) Luciamel, Portugal, décembre 2008.

Rédigé par Luciamel

Publié dans #métro - voyages

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L
@Tini : elle est ici : Ladies Room 
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T
Merci Lucia, mais ou est-elle, ta reponse? je ne vois rien....... Bonne jounée
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L
@Tini : la réponse a été postée ailleurs... ici ça faisait "trop".
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L
@Noèse : voir, écouter... ce qui nous fait voyager hors d'un nous trop fermé.@Tini : je comprends ton hésitation... je vais même te répondre sous forme de billet ;-)))
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T
j'hesite un peu, cela ne se dit peut-être pas: j'aime l'article entièrement, mais surtout le début......car il me fait penser à un oeuvre litteraire.
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N
Beaucoupa aimé ton billet. J'adore aussi tendre l'oreil  (comme les yeux)...une curiosité qui ns amène vers autrui, vers des vécus si différents, quelque fois des notres.
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