Herminia
Publié le 9 Février 2009
Elle aurait eu 101 ans le 2 février. Née en 1908, elle est morte près de moi en 1990, et elle ne le voulait pas... s'en aller. Son coeur était fort, tout son corps meurtri depuis tant d'années, à cause du travail de la terre, de l'arthrose, la surdité, mais son coeur, lui, ne voulait pas la lâcher... la vie, jusqu'au bout, elle s'y est accrochée. Son regard sur moi, sa main dans la mienne à retenir les secondes, l'air... encore...
Sa mère, Maria, avait épousé un veuf, Ribeiro... (Rivière ou Ruisseau) car on l'y avait forcée, et elle avait dû, mon arrière-grand-mère, renoncer à son amoureux Custodio... sa famille l'avait décidé ainsi. Elle sut l'accepter, et elle essaya d'élever le bébé né du premier mariage de son époux, mais l'enfant mourut, faute de lait maternel pour l'alimenter...
Puis Ribeiro lui aussi s'éteint. Maria hérita des terres de son mari et épousa en secondes noces son premier fiancé Custodio. Dans cette maison dite de la "petite rivière" elle eut 5 enfants. Ma grand-mère, Herminia, la sixième et sa dernière fille, naquit juste après la construction de leur nouvelle maison... il y a juste 101 ans.
Herminia (Tirmina) vécut ici presque jusqu'à sa mort, ses six enfants y virent le jour, dont l'aîné, mon père, qui encore aujourd'hui la régénère. Je fus la seule de ses petits enfants à y recevoir la vie. C'est ma terre et ma force.
Photos (c) Luciamel