Essentiel
Publié le 10 Février 2009
Rien ne me plaît tant que le surgissement de l'essentiel... je le disais à Frenchi à l'instant, un ami blogueur vivant à des millers de kilomètres... et avec qui je ne me suis jamais "engueulée", tiens, va savoir pourquoi...
Car... l'essentiel toujours surnage.
Les bouddhistes le disent aussi, ne te bats pas contre ton ennemi, ou contre le mauvais sort... assieds-toi au bord du fleuve et attends : un jour tu verras passer le cadavre de ton ennemi, et le malheur comme le reste... s'en ira.
A force de répéter, de radoter... j'ai fini par faire le tour de ma question. J'arrive à définir ce pour quoi, moi, j'écris un blog (c'était ma préoccupation première ces derniers temps, celle des autres... que m'importe ? ils m'importent... eux, oui, mais de me frotter à eux parfois me fatigue...).
Oh, que le silence m'est doux. Plus de com's "commerciaux" : le minimum syndical pour s'assurer une visite prochaine. M'arriveront donc ceux qui sont essentiels, pas ceux d'une coterie (il faut dire que je fais tout pour me les mettre à dos mes commentateurs "commerciaux", et ce n'est pas d'aujourd'hui, ça fait un an que ça dure). Vous aurez compris que je les aime bien... au fond de moi, pour continuer à les lire, ou à leur parler...
Mais, savent-ils que leur "littérature" je m'en fous... qu'elle... ou la poésie, n'est sûrement pas là où ils la "nichent"... dans une reproduction sur papier de certains de leurs billets (bénévoles), ni sur leur nom publié sur la couverture d'un objet appelé "livre"..?
Ca ce n'est que la gloire de Pierre-François... (personnage des Enfants du Paradis)
- Je voudrais tellement que vous m'aimiez....
- Vous êtes extraordinaire Edouard. Non seulement vous êtes riche mais encore vous voulez qu'on vous aime comme si vous étiez pauvre. Et les pauvres alors ? soyez un peu raisonnable mon ami, on ne peut tout de même pas tout leur prendre.
Que de blogueurs pansus. De Bouvards et Pécuchets. Tous ne rêvent que d'une chose : un certain petit pouvoir , ou confort, (celui que d'être publié dans un magazine, cité, édité...).
Mais faites donc, courez après l'éphémère, cherchez votre nom en haut de l'affiche. Les artistes (les inspirés), ceux que depuis toujours j'admire et écoute, ceux auxquels j'aimerais un jour... pouvoir me joindre font bien autre chose (ils sont d'ailleurs souvent morts dans la misère), ils sont... dans la lumière et dans ma vie...
Si je ne lèche pas mes phrases, c'est qu'ici je communique, bloguer est communiquer (voire communier). Si je me mets à écrire pour de vrai (?), je le ferai sur du papier... ou, simplement, pour moi. Pessoa, le poète, n'a pratiquement rien publié de son vivant, il n'avait pas besoin de com's... Il a laissé l'une des oeuvres les plus fortes du XXe siècle.
Non, je n'écris pas pour faire joli ! Bon, j'essaie, quand même, car l'écrit est mon plaisir, à moi aussi.., de modeler mes mots, de les ciseler parfois, de les écouter résonner... leur musique, leur rythme... chante à mon oreille. Mais, là n'est pas l'essentiel. La forme ne me conditionne pas. L'essentiel me ciselle.
Aujourd'hui j'ai encore lu un article "essentiel" dans Télérama... un auteur anglais, il cite Marx, les différences de classes, les privilèges, les injustices. Un poète, un marxiste, et un mystique pourtant. Il s'appelle John Berger.
Qu'on ne me commente plus... les silences de certains...(si bruyants) : mais quelle paix, ou, surtout, quelle liberté !
Mais... libérons-nous de nos petits personnages si... avides de reconnaissance.
Si j'écris un blog, ce n'est pas pour décrocher un petit pouvoir... ni pour votre timbale ! ni pour me plier à votre système si... infantile (et pourtant j'aime les enfants et leur monde).
Bien à vous,
Lucia.