Miserere
Publié le 14 Mars 2009
Le salon du livre, je n'irai pas, c'est la folie... Le thème d'actualité (à la mode !) : les blogs d'écrivains, les écrivains de blogs. Qui est qui ? qui écrit quoi ? Croiser un écrivain, en vrai... Le toucher du regard, lui demander de vous laisser sa trace (sa dédicace) sur un livre.
Chez Ladies Room, pour le pot n° 2, champagne et rencontres humaines... Voir "en vrai" les avatars fantasmés. L'humain si rassurant par rapport à la froide apparence (souvent) des mots. Au commencement était le Verbe... Magie, car le Verbe est "la vraie lumière". Magie, car par le Verbe se fait la création du monde. Je sais que le monde existe car je peux le nommer, ma propre existence n'est prouvée que par les mots, la pensée... (cogito ergo sum).
Ce soir-là, jeudi, j'ai ainsi rencontré plusieurs avatars... certains dont j'avais déjà eu l'occasion de voir la matérialité (très incarnée, et christique ma foi...), d'autres qui se matérialisèrent sous mes yeux pour la première fois... Olympe de Gouges par exemple; j'ai pu me rendre compte que j'avais assimilé deux pseudos (Olympe et Olympe) alors qu'il s'agissait de deux personnes différentes. L'une est libraire et d'origine portugaise et féministe et écrit sur Ladies Room. L'autre est cadre sup, mère de cinq enfants, et est féministe, mais sans nul doute pas portugaise... Avouez que c'est "confusant", comme dirait François Pignon.
Vous dirai-je qu'ensuite nous avons parcouru Le ventre de Paris (merci pour la référence chère libraire, car je ne l'avais pas lu celui-là) ? Olympe, Mya et moi.
Sachez seulement qu'il fut question de ventres... les nôtres, mais aussi celui des femmes en général.
Le lendemain se traîna un peu... porté pourtant par cette lumière... celle qui à aucun moment ne nous avait fait défaut. Car le Verbe, dans ce bar si banal, s'était fait chair encore une fois.
Pour décrire ce qui par moments traverse nos "réalités", cette musique (bouleversante au plus haut point) proposée par A.F. Garréta sur France Musique, où elle était interviewée à l'occasion de la sortie de son livre Eros mélancolique, écrit en collaboration avec J. Roubaud : il s'agit de leur réécriture d'un texte téléchargé sur internet... Elle y a énoncé d'une voix aux accents monocordes... l'émotion, la palpitation des mots, l'origine rythmique de l'écriture, je dirais l'origine musicale de la pensée... et de la vie.