Me souvenir de l'eau

Publié le 6 Avril 2009

- Abritez-vous près de moi, il va pleuvoir.
- C'est gentil, mais j'ai besoin de m'asseoir.

- Au vent mauvais, disait Verlaine.
- Non, je vous assure, je ne peux pas.

- Vous souvenez-vous, Villa Amalia ?
- Oui, j'avais adoré le roman.

- Une femme trompée...
- Une femme libérée.

- Vous aimerez le film.
- Sans doute, la lumière.

- Vous aviez lu et joué le début.
- Oui, tous l'avaient trouvé ennuyeux.

- On l'a adapté pourtant...
- Oui, mais ce n'est pas moi.

- Vous pleurez.
- Non, la pluie sur moi.

- Puis-je m'asseoir près de vous ?
- Je veux bien, j'ai un peu froid.


Sur un banc, dans un jardin, semaine sainte. Un homme tient la main d'une femme, ils sont seuls, la pluie doucement ruisselle sur leurs visages.


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écrit au souvenir de :



"J'avais envie de pleurer. Je le suivais. J'étais malheureuse à désirer mourir. (...)

Elle s'approcha.

Elle toucha avec son front les barreaux de fer rouillé.

Elle avait du mal à voir au travers des feuilles du laurier dans la nuit.

Alors elle aperçut Thomas : une jeune femme lui avait pris les mains sous la lanterne allumée, devant l'entrée de la maison." (incipit)


"La souffrance, la nage, l'amour, la musique, la faim avaient fait d'elle une femme intense".

 

 

 

Rédigé par Luciamel

Publié dans #arts - livres - films -spectacles

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L
@Andrea : merci pour ta réponse, et ta visite. Je te tiens au courant par mail, très vite. Cristina est là dans deux semaines. L'amour est eau, la vie aussi...
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A
L'eau représente l'amour, non? C'est très beau ces textes, le tien et l'extrait du livre me donnent envie de lire plus.Excuse-moi de ne pas t'avoir déjà répondu plus tôt par manque de moments tranquils: je vous acceuillerai avec plaisir, toi et Christina, dans mon mini atelier! N'hésitez pas de m'écrire un petit mail pour convenir d'un moment,bonne journée et à bientôtloveAndrea
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L
@Noèse : oui, comme tu le dis, ce livre m'a nourrie à un moment de grande disette. Je suis sûre que tu vas l'adorer.@Mtislav : je suis très fan de Quignard, Le sexe et l'effroi, La haine de la musique, Le nom sur le bout de la langue, Vie secrète, et Villa Amalia... univers de mots intériorisés, l'intériorité mise en mots... Sa recherche philologique me passionne. Son lien à la musique, son expérience du mutisme me sont familiers. Et puis, dans Villa Amalia, j'ai été impressionnée, pour ne pas dire bouleversée, par sa fusion à l'univers féminin (je crois que ça transcrit un grand mystère : dans l'amour, toute spiritualité réside là, nous avons cette capacité de ne plus être seulement femme ou homme, mais de devenir l'autre... C'est sans doute notre "destin" : d'unir les deux en nous, d'où que beaucoup d'hommes écrivains ont pris une femme pour modèle "Madame Bovary, c'est moi", ou que des femmes ont pénétré l'univers masculin : Yourcenar, par exemple)@Dorham : t'inquiète, moi c'était Télé Poche mon terreau, Télérama n'est venu que se greffer là-dessus... L'eau de Pâques. Le Baptiste. Ca me fait toujours beaucoup d'effet cette première pleine lune de printempsQu'elle nous lave et entraîne les scories (les cendres).
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M
Dorham de Téléstar ! C'est du Quignard ?
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D
Argh,excuse le "de TéléStar", c'est une connerie héritée d'ailleurs et la case cochée "se souvenir de ces informations".
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D
L'eau lave de tout, Lucia.(semaine sainte oblige)
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M
Tu es quignardienne ?
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N
Trsè bon livre..je le note,,ressemble un peu à du  Romain Gary.Plus on touche à la vie et plus elle nous soulève et ns nourrit. Il faut avoir faim.
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