Les festivals et le muguet
Publié le 15 Mai 2009
non, je n'oublierai jamais la baie de Rio... ni la croisette de Cannes, pourtant je n'y suis jamais allée, à la Croisette, parce qu'à Rio... si.
J'ai raté l'ouverture du festival, depuis deux semaines hors du monde, dans un autre monde. J'ai ressenti la chaleur de l'amitié, l'amour humain, et, surtout, j'ai vérifié que même les blogueurs le sont, humains ! Quelle vague, quel réconfort, finalement, en grattant un tout petit peu, on trouve sous le marbre... la chair.
Mon cher Oliveira, le centenaire, je le croyais en compétition, avec une adaptation de Eça de Queiros, il semblerait que non... Leonor Silveira son actrice fétiche fait tout de même partie d'un jury... Son film, Singularidades de uma rapariga loura, était en compétition en février au festival de Berlin. A Cannes, donc, rien...
Atterrir.
Les enfants de don Quichotte dans l'actualité, décriés ou invités à la télé. Où en est-on aujourd'hui ? Eux, je ne sais pas, mon voisin le SDF (portraituré par Philiberte, et ici-même, voici quelque temps) semble quant à lui avoir trouvé chaussure à son pied; l'amour est venu frapper à sa porte, une jeune femme, avec bébé, l'a soudainement emmené vers d'autres cieux. La dernière fois que je l'ai croisé, c'était un 1er mai, pour moi si tragique, celui où j'avais vu le corps de ma petite soeur emporté par des hommes en costume... pour lui, qui sortait des bains publics et s'en allait vers une nouvelle vie, synonyme de beauté, de bonheur, d'espoir.
Depuis, je crois bien qu'il a déménagé... sur le coin du trottoir ses affaires se sont peu à peu amenuisées, jusqu'à ne constituer qu'un maigre ballot. De lui, plus aucune trace aujourd'hui, pourtant ça faisait deux ans que je l'y voyais, l'hiver surtout car l'été il partait... alors, miracle ! dirons-nous. Je veux le croire. Que ce jour de désespoir ait été pour cet abandonné, ce mal loti, celui de la revanche, de la grande victoire de la vie.
Un premier mai, porte-bonheur-malheur... une porte refermée, une autre ouverte.
Deux absences se faisant écho. L'une qui hurle et me déchire à chaque instant un peu plus, l'autre qui me fait sourire.
cimetière du Père Lachaise, le 12 mai 2009, photo (c) Luciamel