Rêver c'est déjà ça...
Publié le 24 Août 2009
FKDL (photo (c) Luciamel)
Para acabar com certos modos
De vilanezas e tiranias
Bastava que os ricos todos
Fossem pobres oito dias
Afin d'en finir avec certaines habitudes
De vilenies et de tyrannies
Il suffirait que tous les riches de par le monde
Fussent pauvres durant huit jours
(Pensée de mon oncle Jorge, traduction Luciamel)
Aujourd'hui, avec mon étudiante suédoise, nous avons devisé de la facilité avec laquelle Marjane Satrapi (je lui avais donné un article du Monde à lire) s'était "libérée" de sa culture et de son pays. Elle me fit la remarque qu'en effet il avait été facile à cette jeune-femme, issue de la haute bourgeoisie, et de l'intelligentsia iranienne, éduquée dans les meilleures écoles d'Europe et des Etats-Unis, de quitter son pays et de s'adonner à la liberté; pour obtenir ses papiers (sa naturalisation plus exactement, car elle n'était pas clandestine) elle avait même pu être aidée par un ancien ministre de la culture.
Mon étudiante qui s'apprête (après plusieurs années en Guinée Bissau) à aller vivre au Burkina Faso, ça lui semblait à mille lieues de la manifestation à laquelle elle avait assisté (par hasard) vers la porte de Clignancourt, samedi dernier. On y parlait d'un Ministère de la régularisation des sans-papiers... pas les mêmes conditions de vie, ni de liberté, pour eux et pour Marjane Satrapi. Elle parut étonnée que ça puisse exister en France un tel ministère : je lui dis que c'était sans doute l'antenne d'une association d'aide aux sans-papiers qui s'était auto-proclamée ainsi. Il nous paraissait clair, toutefois, que beaucoup d'associations tiraient profit de la situation de ces malheureux pour se faire mousser (pour avoir des subventions, et même pour se payer leurs propres salaires de bobos, ou des votes... ah... la bonne conscience des bobos... ça perdra la gauche). Que ne dit-on qu'en Afrique les Burkinabé sont expulsés des pays voisins, et vus par d'autres Africains (en Côte d'Ivoire par exemple) comme des indésirables (voir l'article de Wikipédia à économie).
Nous nous demandions (pour pratiquer le "si + imparfait...") ce que nous ferions si nous gagnions 145 millions d'euros au loto... Très vite nous comprîmes que le plus "moral" serait de faire, comme le Prix Nobel de la Paix le suggère, d'investir dans l'aide aux plus pauvres ! Le micro-crédit, voilà l'avenir du capitalisme. On ne prête qu'aux riches, disait-on auparavant, et bien dorénavant on donnera aux plus pauvres un peu d'argent qu'ils rendront avec quelques intérêts, mais comme ils sont très très nombreux... pour nous ça fera des sommes colossales. Bien sûr le Prix Nobel de la paix, lui, proposait de réinvestir les bénéfices dans l'oeuvre elle-même... La Banque Mondiale n'a pas la même idée... Pour elle les pauvres sont le nouvel Eldorado.
Pour illustrer le thème Souchon :
Pour le plaisir... Souchon :