Que de méchants sont mes gentils

Publié le 2 Septembre 2009



"L'année 2010 marquera vos 25 ans de carrière.
Quel est le secret de votre longévité?
 
- La gentillesse. Sans rire, je crois que ceux
que l'on aime longtemps sont les gens gentils."

Marc Lavoine,
Direct Matin, 2/09/2009.


Ce matin à la lecture de cette interview de Marc Lavoine, à l'occasion de la sortie de son dernier disque vynile (et CD), j'ai un peu tiqué sur le moment, sans vraiment être consciente de la raison, puis j'ai laissé couler... J'ai écouté un de ses vieux morceaux... avec Catherine Ringer.

 



Ce soir en rentrant chez moi à pied, de la Place Clichy à Beaubourg, ça laisse du temps pour réfléchir... j'ai croisé une jeune femme (rue Taitbout, près d'une boutique de bronzage), elle passait juste devant le magasin, sans en sortir, ni apparemment s'y intéresser. Un large sourire illuminait son visage, elle était en grande conversation avec quelqu'un, à l'autre bout de son portable :

"Il est bronzé, grand, assez bal... [tiens, comment l'écrire ce mot ? balaise, balèze, balès ?, le Petit Robert opte pour les deux dernières possibilités, précisant qu'il s'agit d'argot militaire... donc :] assez balèze, il a les yeux..."

Et là, je l'avais dépassée, impossible de connaître le fin mot de l'histoire.

Mais ça avait fait "tilt" dans mon esprit ! Cette jeune-femme n'avait pas l'air de se préoccuper de la gentillesse de cet homme, elle semblait pourtant prête à se jeter à corps perdu dans l'aventure, et l'enthousiasme qui se dégageait de sa personne ne faisait aucun doute : elle n'avait rien à cirer de ses qualités comportementales. Il arrive fréquemment que les grands musclés soient des amateurs de soleil et des êtres d'une douceur extraordinaire... mais tel n'était pas son propos, ni le nôtre.

Il s'agit ici de s'enquérir du sens de l'affirmation de Marc Lavoine : "ceux que l'on aime longtemps sont les gens gentils", d'en sonder les fondements.

Etre gentil pour quoi, pour qui ? pour être aimé... (de papa, de maman), bon ok... mais là on n'a pas beaucoup avancé. Le besoin d'être aimé est primordial, est plus fort que tout... mais le narcissisme n'est pas loin, d'où que de grands pervers soient décrits comme des personnes très "gentilles", socialement parlant. Mais tous les gentils ne sont pas pervers, bien heureusement. Seraient-ils, cependant, quelque peu "narcissiques" ?

Prenons des exemples, Marc Lavoine aurait-il des raisons d'être narcissique ?

On dit de Brad Pitt qu'il est un être charmant, si "gentil" avec tous les techniciens, si agréable. Je ne sais si sa précédente compagne, Jennifer Aniston, a vraiment apprécié la gentillesse du gentleman... qui l'a salement plaquée pour la Jolie Angelina... bon, aux dernières nouvelles (août 2009) il semblerait que Miss Aniston pourrait être enceinte de son ex-mari... Ah ! il commence à me plaire le petit Brad, car il assumerait son
côté méchant ! Inglorious basterd... peut-être.

Je ne sais pas vous, mais moi, tous ceux qui dans ma vie se disaient (et étaient vus par tous) comme des "gentils" m'ont souvent fait les pires crasses qui soient. Pour parodier Gainsbourg : La méchanceté cachée des gentils... se voit... plus ou moins vite. La beauté cachée des méchants se voit en prenant le temps.

J'ai un faible pour les mauvais garçons... certains m'ont aimée sincèrement, alors que les narcisses souvent (des gentils garçons) m'ont fait souffrir plus que de raison. Le rock est plein d'exemples...
les frères Gallagher récemment... ou Michael... I'm bad.

Alors, vous les gentils, les gentilles... qui voulez vous faire aimer à tout prix, apprenez à vous pencher sur la noirceur, sur la laideur... celle du monde... certes, mais aussi la vôtre. Ca pourrait aider à faire avancer le schmilblick.

Les gentils-gentils... maintenant, pas ceux qui font souffrir mais ceux qui souffrent... ceux qui seront toujours des victimes de la vie. Eux, ce sont aussi des narcisses, bien qu'un peu masos... ils vont tout faire pour que vous ayez à les plaindre. Les Amy Winehouse... les suicidés... les Marylin... Que de mères nous jouent ce rôle-là... (les pères, c'est nouveau, ils s'y mettent eux aussi). Pour continuer à être votre Dieu, que ne feraient-ils pas ?

Pour vous parler de moi... j'ai longtemps été une gentille petite fille... (première de la classe et tout et tout) jusqu'au jour où la vie m'a obligée à regarder dans le miroir : la pas belle, la méchante... la sorcière... et c'est là où j'ai commencé à me trouver.


 



Pour découvrir que bien des méchants sont des gentils...

Photo (c) Luciamel


Rédigé par Luciamel

Publié dans #Poésies - musiques

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L
@Anne : merci pour ta visite. Oui, entièrement d'accord avec toi, c'était d'ailleurs le sens même de mon billet, nous sommes l'un et l'autre (le/la gentil(le) et le/la méchant(e) à la fois). Que faire de ça ? et bien ne pas se focaliser sur une facette en niant l'autre : dire "on m'aime parce que je suis gentil" n'a pas de sens, comme "je suis méchant - ou laid, ou handicapé, ou vieux... - on ne peut m'aimer". Se regarder dans le miroir consiste à reconnaître - vraiment - le beau et le laid. Je sais c'est banal de le dire, ça l'est moins de le vivre.
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A
Mais, Lucia, nous ne sommes jamais ceci OU cela, nous sommes ceci ET cela, tous....L'idée, c'est : et une fois qu'on le sait, qu'est-ce qu'on fait de ça ?
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L
@Passarinho : notre ombre, oui, elle apparaît dans le miroir, elle ne doit pas pour autant nous faire oublier notre âme : c'est le thème du film De battre mon coeur s'est arrêté, celui qui ne voit que l'ombre est celui qui a oublié l'essentiel, la beauté (la sienne et celle du monde). Mais celui qui est fasciné par sa propre beauté, son talent, son intelligence, ou sa capacité à séduire, à se faire aimer... celui-là refuse son ombre... celui-là n'est pas entier.@Tini : tu n'es pas gentille... ou la gentille fifille à sa maman... toi, tu es emplie d'amour, c'est différent. Dans le miroir tu ne vois que des anges et pas toi-même. Toi, tu n'es pas gentille... tu es un ange. C'est différent.
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T
You are so beautiful  to- tout le monde que tu croise Luciamel
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B
Tu as raison. Moi-même, lorsque je regarde en mon miroire, je ne vois que le pire. Et ça fait si longtemps que je ne vois que le pire que je suis incapable de discerner le meilleur.BeijinhosO pàssarinho
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L
@Passarinho : pourtant c'est vrai ! (mais je ne suis pas la seule... si on regarde bien dans le miroir on ne voit pas que la princesse... ou le prince... on y voit l'ogre, et la sorcière... il est bien commode de faire porter ces tendances par certains d'entre nous, nous nous satisfaisons de l'autre image : le prince, la princesse, le gentil, la gentille. Mais non ! nous le sommes bien au fond de nous, affreux et méchants, notre lutte est quotidienne pour être des humains, et comme tu l'écris aujourd'hui de "bons humains", car, soyons honnêtes, ces tendances elles ne naissent pas du néant, elles naissent de notre humanité).
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B
"pas belle, méchante, sorcière"... Tu n'y vas pas un peu fort ? Mais pour gentille, je suis bien d'accord avec toi. Méfies-toi tout de même des méchants.BeijosO pàssaro
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