Alfaiates...
Publié le 21 Décembre 2009
Alfaiates...
Tout à l'heure, je rangeais quelques affaires appartenant à ma sister, j'étais émue de toucher ces vêtements par elle autrefois portés, par elle réalisés, j'avais allumé la radio (FIP en fond sonore c'est mon ambiance week end ou vacances), lorsque, soudain, ce chant s'est élevé :
Miss Celie's Blues
Sister, you've been on my mind
Sister, we're two of a kind
So, sister, I'm keepin' my eye on you.
I betcha think I don't know nothin'
But singin' the blues, oh, sister,
Have I got news for you, I'm something,
I hope you think that you're something too
Scufflin', I been up that lonesome road
And I seen alot of suns going down
Oh, but trust me,
No-o low life's gonna run me around.
So let me tell you something Sister,
Remember your name, No twister
Gonna steal your stuff away, my sister,
We sho' ain't got a whole lot of time,
So-o-o shake your shimmy Sister,
'Cause honey the 'shug' is feelin' fine.
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Et là, vous pouvez être sûrs qu'au moment de la sortie du film, The Color purple (1985), nous étions insouciantes, on ne t'avait pas encore dit ta maladie, tu ne le sauras qu'en 1986, ce film nous avait tant secouées... cette injustice, cette révolte, cet espoir, celle qui est assise toute recroquevillée sur la chaise... c'est moi.
Avant de partir vers le pays de l'océan, vers la terre où ma sister et moi fûmes enfants, d'où nos rêves sont nés, et nos premiers plaisirs aussi, je vais répondre au tag de l'oiseau-libre, d'une façon un peu particulière, en me replaçant à ce moment-là de nos vies, avant l'âge de huit ans (elle, six). J'espère que de là où son esprit se trouve (là-haut ou là-bas, ou de l'autre côté... de l'océan de la vie), elle sourira à mon jeu, ce sera ma façon de répondre au chant entendu et reçu...
Un plaisir des yeux.
La montagne et ses paysages, les fraises des bois cueillies au bord des champs, les libellules volant au-dessus de la rivière près du moulin... et puis ceux que toi tu préférais les alfaiates (les "tailleurs") ces sortes de cigales grises qui avancent à la surface de l'eau en "tricotant" avec leurs pattes.
Un plaisir que l'on partageait.
Quand nous allions à la taverne-épicerie (caverne d'Ali Baba pour nous), les croûtes de fromage laissées par le patron sur le bord du comptoir quand il préparait les sandwichs pour ses habitués... nous, c'était notre seule occasion d'en manger, alors on les savourait.
Un plaisir d'enfance.
Notre infinie liberté, et l'enchantement de nos jours à découvrir le monde et ses merveilles, les fleurs qu'on mâchouillait (les primevères surtout), nos pieds nus après l'école, pour mieux sentir la terre où nous marchions, l'eau, la pierre...
Un plaisir odorant.
Ah ! ça, pas de doute, l'odeur des oeillets de ma grand-mère, ceux qu'elle faisait pousser en pots, décorant le balcon et l'escalier de marbre menant à notre appartement. Les jeunes-gens ne s'y trompaient pas quand ils allaient namorar (conter fleurette), c'était chez elle qu'ils s'arrêtaient pour lui en voler un et le mettre à leur boutonnière.
Un plaisir égoïste.
Ca nous était difficile d'être égoïstes... nous n'en avions pas encore l'âge, ni la perception... peut-être mes "bons" résultats à l'école...
Un plaisir de l'oreille.
Les fêtes du village, si nombreuses, les chants, les danses, des groupes venus des alentours et tournoyant tout le jour sur l'aire à battre les céréales.
Un plaisir charnel.
Sans doute celui des enfants qui prennent leur corps pour un lieu de plaisir à explorer.
Un plaisir inconnu.
Celui (parfois douloureux) de nous immerger dans une culture inconnue, la française, et de revêtir une nouvelle identité...
Un plaisir de goût.
Les nouveaux, avec cette culture française, le beurre, la confiture, le steack, le pain, le fromage, à s'en damner... le Caprice des Dieux, surtout.
Un plaisir anachronique.
Celui de pouvoir dormir, encore une fois cette année, dans la chambre où je suis née, et de faire pour te saluer un grand feu de joie, toi, ma sister partie en avance... dans les cieux.
Un plaisir qui ne coûte rien.
Dire je t'aime...
Un plaisir honteux.
Manger ses crottes de nez... si, si... ça m'arrive parfois... je l'avoue... et j'ai très honte.
Un plaisir hors de prix.
Inviter son amoureux (amoureuse) en week end à Venise.
Un plaisir défendu.
Manger la pomme, le fruit de l'arbre de connaissance (rien à voir avec le sexe, ça c'est la gnognotte qu'on nous sert à l'église, le péché c'est le sexe... non ! le péché c'est la pensée...), nous avons mangé la pensée... et nous le payons à chaque instant.
Un plaisir surestimé.
La vie.
Un plaisir à venir.
La vie.
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Et comme je ne suis pas sûre d'être très suivie... je tague un max' de gens sur ce coup-là... (mais pas ceux que j'ai tagués la dernière fois).
celui qui nous fait le coup du fantôme de l'opéra : Balmeyer
sa Zo, sa Z... sa zolie compagne : Zoridae, l'araignée (en sexualité)
mon ami biculturel, nous les bi... on se comprend : Dorham
mon autre ami bi... lui en plus il est luso : Mtislav
le duo Didier et Catherine s'ils en ont envie, ça me ferait plaisir...
le numéro un... qui n'est pas un numéro : Nicolas
lui, il va finir par publier un ouvrage spécialisé sur le web.2 : Christian
j'en oublie... (ne me remerciez pas), ça sera pour la prochaine fois.
Sinon... je pars quelques jours, vous allez me manquer (je suis une sentimentale)... Joyeux Noël, et essayez de vous faire du bien, tant que vous pouvez.