Bien sûr...
Publié le 24 Février 2013
photo (c) Luciamel, parc Daumesnil, Paris, le 1er déc. 2012.
Comme ça doit être triste d'être devenu un blogueur affilié au pouvoir... (comment dit-on déjà ? un asservi ? un serviteur ? un laquais ? ou, comme les appelle Iacub, "les larbins"... ceux qui acceptent, bien volontiers, cet état de choses qui consiste à flatter les puissants). Je les vois, à longueur de journée, essayer de rattraper toutes les bourdes du gouvernement, encenser la moindre petite décision, tresser des lauriers à tous ceux qui pourraient leur donner quelques miettes à grignoter... A croire que Duflot est plus libre qu'eux.
Ca devient lassant, inintéressant et stérile... d'assister à ces panégyries de François Hollande.
Ils ont participé, de façon assez acharnée, à l'élimination des femmes du PS (Royal, Aubry), ils sont complices et fiers d'avoir porté au pouvoir un des leurs... un traître à sa famille et à sa femme, un opportuniste, un mou, un mollusque... plutôt qu'un cochon (DSK). Voilà leur choix. Tout, plutôt qu'une femme. Telle est leur philosophie (leur pensée ?).
Alors, maintenant que Sarkozy est parti, et leur a oté toute substance intellectuelle, ils se contentent de pédaler dans la semoule de leur gloubiboulga.
Mais, enfin ! une femme est arrivée pour mettre les pieds dans leur plat, eh non, ce n'est pas Ségolène Royal, c'est Marcela Iacub.
J'ai lu l'article de Christine Angot, réagissant à la polémique suscitée par le livre de Iacub, sa posture (d'artiste, d'écrivain) face à la position, plus sauvage, de Iacub m'a convaincue que chacun, chacune, voit toujours midi à sa porte... J'aime la force, l'élégance, la virtuosité des deux artistes et ne souhaite en écarter aucune. Vous deux, mesdames, dites haut et fort ce que je pense, dites de façon irrévérencieuse que nous, femmes, sommes plus libres, par notre condition de dominées, que ceux qui nous dominent. Eux doivent se prosterner face au pouvoir, eux doivent s'écraser s'ils veulent obtenir un poste, s'ils veulent arriver au sommet. François... Hollande a su sacrifier suffisamment (sa famille, ses enfants, son passé, ses engagements) pour être là où il est. Nous, femmes, socialement opprimées (la plupart du temps), je ne dis pas dominées psychologiquement, car le propre du dominé est de trouver un moyen de dominer son dominant... (et les femmes l'ont trouvé : les enfants... et leur maternité !), nous, femmes, n'avons qu'une seule autre arme (mis à part notre ventre et notre capacité à procréer) : l'excès, ou l'hystérie ! en tout cas, l'éclat.
Alors, oui. J'approuve la démarche de Marcela Iacub, car elle a réussi à décrire ce qu'est la domination masculine dans toute "sa splendeur"...
"Je suis une féministe. Je suis persuadée que la domination masculine se transmet surtout par des voies douces. Par exemple, les codes amoureux." (M. Iacub)
Pour conclure mon propos, je voudrais juste indiquer qu'une femme a été élue Présidente de la république en Corée du Sud, et qu'en Afghanistan il y a toujours beaucoup plus de femmes élues au Parlement qu'en France. Nous, Français, sommes le reflet de la domination masculine dans toute sa splendeur depuis des lustres, depuis le code Napoléon.
Pour illustrer mon propos deux films :
et une chanson...
et les paroles...
Voir un ami pleurer,
Jacques Brel
Bien sûr, il y a les guerres d´Irlande
Et les peuplades sans musique
Bien sûr, tout ce manque de tendre
Et il n´y a plus d´Amérique
Bien sûr, l´argent n´a pas d´odeur
Mais pas d´odeur vous monte au nez
Bien sûr, on marche sur les fleurs
Mais, mais voir un ami pleurer!
Bien sûr, il y a nos défaites
Et puis la mort qui est tout au bout
Nos corps inclinent déjà la tête
Étonnés d´être encore debout
Bien sûr, les femmes infidèles
Et les oiseaux assassinés
Bien sûr, nos cœurs perdent leurs ailes
Mais, mais voir un ami pleurer!
Bien sûr, ces villes épuisées
Par ces enfants de cinquante ans
Notre impuissance à les aider
Et nos amours qui ont mal aux dents
Bien sûr, le temps qui va trop vite
Ces métro remplis de noyés
La vérité qui nous évite
Mais, mais voir un ami pleurer!
Bien sûr, nos miroirs sont intègres
Ni le courage d´être juif
Ni l´élégance d´être nègre
On se croit mèche, on n´est que suif
Et tous ces hommes qui sont nos frères
Tellement qu´on n´est plus étonné
Que, par amour, ils nous lacèrent
Mais, mais voir un ami pleurer!