Dieu, Lilith, et Olympe...
Publié le 29 Novembre 2011
photo (c) Luciamel, rue des Blancs Manteaux, Paris 4e, 29/11/11, oeuvre de rue de Zam's.
Le temps va trop vite... à peine commencée la semaine est déjà finie, la journée, l'année...
J'aimerais pouvoir me prélasser sur un fauteuil, faire une sieste, j'aimerais comme par le passé, avant de m'endormir, lire un livre.
Or, je ne le peux plus.
Trop d'obligations, trop d'internet aussi... et puis, plus récemment, une vie à deux. Alors, la solution pour la paix de nos esprits, serait sans doute d'aller s'installer sur une île déserte en coupant toute connexion à la modernité et à la société de consommation, à la vie de couple aussi (car, nous, femmes, devons être conscientes du fait que l'autre nous phagocyte assez naturellement, il se nourrit de nous, nous demande de l'attention, du dévouement, du sacrifice... à sa personne, son travail, ses soucis, sa santé, sa nervosité... c'est toujours à nous de nous mettre en veilleuse, car lui et ses problèmes seront toujours prioritaires sur les nôtres).
Il m'est, dans ces conditions, très très pénible et fastidieux de lire le livre d'Olympe... D'une part, parce que je le trouve passionnant et super bien écrit (concis, rassemblant les données essentielles sur "la problématique" de la domination masculine, et de la soumission féminine - trop facilement consentie - à cet ordre-là). D'autre part, parce que tout ce qu'elle dit (ça me fait la même chose avec son blog) m'énerve !!! C'est tellement vrai, je le retrouve tellement dans tous les domaines de ma vie que ça m'irrite profondément : envie de crier, de tout envoyer valser. Or, j'ai un boulot, je suis relativement sociable... et, par conséquent, je suis amenée (comme la plupart d'entre nous), à chaque instant, à devoir composer avec l'injustice qui est notre lot quotidien. Olympe me rappelle que je suis, en tant que femme, la part la plus méprisée de l'humanité, car (je lui pose la question), par ailleurs, trop vénérée et trop crainte ? les hommes ne s'étant toujours pas remis de notre pouvoir de conception (intra-utérus)... immaculée ou non, et que, jusqu'au bout, ils devront ravaler leur pomme...
Je désespère des révolutions, elles ne servent bien souvent qu'à redonner aux puissants (par l'argent, le statut social, ou l'apparence sexuelle) le droit de mieux dominer (avec de meilleures raisons). Les faibles, les dominés (socialement et/ou sexuellement) sont toujours aussi nombreux (depuis la nuit des temps), toujours aussi exploités, car qui dit privilégiés dit, forcément, foule asservie au bien-être d'un petit nombre. Plus nous sommes pauvres, plus nous sommes contrôlés, plus ils sont riches et arrogants de domination. C'est ainsi que le monde tourne rond. C'est ainsi que les femmes sont le rouage de la machinerie. Qu'elles se révoltent et tout basculera. Mais les femmes sont... complices. Elles (toutes ces Eve soumises, qui, pour l'enfantement, ont renoncé à la liberté, à la lumière divine de la connaissance) ont passé un pacte avec le serpent, pour détenir le pouvoir de la conception, elles ont accepté d'être condamnées à n'avoir que la seconde place... celle de la subordination à Adam, à la côte... Eve m'horripile. Je me reconnais en Lilith, la première femme d'Adam, celle qui fut créée en même temps que lui : Dieu créa l'humain, à son image il le créa, homme et femme il les créa. Lilith et Adam. Egaux. Elle, plus indépendante, plus exigeante (face à lui, béat), se révolta (comme Lucifer) contre Dieu. Pour la punir, et pour consoler Adam, Dieu conçut Eve qu'il sortit de la côte de ce dernier (histoire de ne pas le décevoir, lui qui ne supportait pas les exaltations, et les positions, que sa première femme se permettait pendant l'amour).
Crier comme La Barbe, comme Lilith... oui, sans doute est-ce une nécessité. Mais après tous ces millénaires je finis par désespérer de Dieu : n'a-t-il toujours pas compris ?
La révolte des opprimé(e)s est sur le point de se lever. Désenchantée de Mylène Farmer l'illustre parfaitement.
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