Etre relativement Don Quichotte...
Publié le 25 Mars 2011
"Qu'est-ce que c'est être Don Quichotte ? C'est être un mec très bien mais être incroyablement minoritaire. C'est ça être Don Quichotte. Mettez 10 Don Quichotte ensemble ça devient un mouvement politique, et vous en mettez 30 millions ça fait une majorité. Mais s'il est vraiment tout seul, il est Don Quichotte." Jacques Brel.
photos (c) Luciamel, mars 2011, Hôtel de Ville, Paris, anniversaire de la Commune
On ne peut pas dire que je vous aie saoulés avec des billets quotidiens pour vous convaincre de cliquer sur un nouveau bouton Wikio, ou Twitter... histoire de... quoi exactement ? même pas pour gagner de l'argent, non, juste pour me rassurer que quelqu'un viendrait, visiterait, regarderait trois mots en passant... sur mon blog.
Mais, il est vrai que si je n'écris rien vous ne venez plus, ce qui se comprend, car vous n'êtes quand même pas complètement neuneus (loin s'en faut), j'en déduis aussi que vous me lisez :))
J'en aurais des choses à vous dire et à écrire (permettez que j'évite les poncifs : Marine Le Pen, FN, salut nazi, PS, cantonales, Mélenchon, DSK, Kadhafi, Irak Iran, Lybie, Syrie, Fukushima, Hiroshima - avec une association photos/idées absolument malhonnête, car les images du Tsunami sont recouvertes par les celles de la bombe atomique, de la même façon pour Marine Le Pen, on superpose sur son visage celui d'Hitler... on se trompe, car ça n'est pas si simple que ça).
Tout d'abord quelques recommandations à l'attention de mes amis blogueurs et blogueuses... J'aimerais leur dire que d'écrire à tout va c'est bien joli, mais que s'ils prenaient le temps de vérifier leurs conjugaisons, leurs accords de participes passés, leur dictionnaire, tout bêtement, ça serait bien plus agréable, bien plus plaisant (de les lire). J'ai plusieurs fois regretté qu'ils ne sachent pas orthographier l'impératif des verbes en "er" : pas de "s" !!! écoute, regarde, chante, dessine, imagine... En revanche, si ces verbes sont suivis du pronom "en" le "s" revient (pour la prononciation) : manges-en. J'ai aussi lu de nombreuses fois des "si il" ou "si ils"... non !!! "s'ils" ou "s'il" (vous plaît !). En revanche le "si elle" est tout à fait normal, pour "si on" il est préférable dans une langue châtiée d'ajouter un "l" euphonique : "si l'on", de même pour le "qu'on", pas très élégant, auquel on pourra substituer "que l'on".
Les mauvais accords de participes passés sont légion. Combien de "Martine qui a connue Martin"... non, "Martine qui a connu Martin", et "Martin qui a connu Martine", mais "Martin l'a connue"... L'accord du participe passé avec avoir se fait avec le pronom complément d'objet direct s'il est placé avant l'auxiliaire (et ça n'a rien de sexiste car ça se passe de la même façon avec le pluriel). Martin a connu Paul et Jacques : il les a connus.
Je frémis aussi quand je lis "en tous cas" ou "en tous les cas"... non ! il faut écrire "en tout cas" (c'est un singulier : à chaque cas), ou "dans tous les cas" (le "en" ne se combine pas avec le pluriel diriez-vous "en les maisons" ou "dans les maisons", "en les régions" ou "dans les régions" ? on associera volontiers le "en" et le singulier "en région", ou à la rigueur "en régions", mais sûrement pas avec l'article "en les régions".
Je ne vous dirai rien de l'imparfait du subjonctif, car, fort heureusement, vous ne vous y risquez pas trop souvent (sauf quand vous voulez vous amuser... et qu'alors, tout comme les politiques, vous nous servez des "qu'il fusse" au lieu de "qu'il fût").
L'erreur est humaine, et j'en fais bien plus souvent qu'à mon tour. Le problème est quand elle devient la règle... et quand celui qui se targue de maîtriser le discours ne connaît pas la chanson. L'amusant est que, paradoxalement (en fait assez logiquement), ce n'est pas celui qu'on croit qui y est. Il est très courant que l'orthographe et la grammaire soient les seules médailles, la seule gloire, d'un enfant issu d'un milieu défavorisé (ce fut mon cas, tant et si bien que mon maître de CM1 avait annoncé à la classe, deux ans après mon arrivée en France : "et c'est une étrangère qui va vous apprendre votre langue !"). Ca ne m'a pas fait que des amis.
Je suis fort tolérante à l'égard des erreurs de français (c'est mon métier, j'enseigne le français aux étrangers). J'ai moins de patience quand je lis des discours très doctes, très assurés (par les idées, la position sociale)... et que j'y vois des marquis (et des marquises), fiers de leur position au wikio, fiers de leur statut social, ne pas connaître la règle de base de l'accord du participe passé. Je ne le leur passe pas car eux ne se gênent pas quand ils peuvent épingler un "bleu" au wikio, un nul en formulation des idées. J'ai plus de tendresse pour les maladroits, les nuls en thème, les approximatifs de l'orthographe qui ne se veulent pas premiers de la classe à tout prix, qui n'ont pas tout fait dans leur vie pour dominer leurs petits camarades. Il faut dire que j'ai longtemps été première de la classe, mais que j'ai eu un professeur de maths assez particulier (en 1972-73) : il écrivait sur mon bulletin (que j'ai gardé) : "on ne peut mieux faire... pourrait aider ses petits camarades". Ca m'a marquée. Il jouait aussi de la guitare : Brassens et Boby Lapointe.
Cela dit, je n'apprécie pas plus les psycho-rigides de l'orthographe qui balancent des idées réacs en même temps que leur goût des belles lettres (ils cumulent esthétique, pouvoir et ordure). A eux je voudrais dédier ces poèmes écrits par des chanteurs à la fois amoureux de la langue française et libertaires, ou anarchistes...