Hiroshima ou Chandigarh : c'est loin...
Publié le 4 Août 2012
A Elisa, à St Bertrand de Comminges, le 30/04/2012. Photo (c) Luciamel.
Il vous arrive (?) d'être balayés par une lecture, par une écriture.
Voilà, cet après-midi j'ai été prise par le vent... dans la mousson d'un autre univers.
Depuis, mille chemins s'ouvrent dans mon esprit. Envie de les explorer, de vous en parler.
Je connais Marguerite Duras de longue date... Au lycée (en 1979) une prof de français militante du "nouveau roman" nous avait fait l'apologie de Moderato Cantabile... et moi qui à l'époque lisais Gide, Flaubert, Baudelaire, Nietszche, Dostoïesvsky et... Matzneff... je peux vous dire que Duras ça ne m'avait pas du tout emballée. J'avais, comme j'en ai le défaut, un peu chahuté la pauvre prof remplaçante.
Puis, j'ai vu Hiroshima mon amour... et India Song. Je ne pouvais qu'être bouleversée.
J'ai lu l'Amant, comme de bien entendu, pas vu le film... d'Annaud (à part des extraits sur Youtube), car lui ne m'a pas plu. Et puis quelqu'un... m'a passé (comme on se passe un trésor) Le ravissement de Lol V. Stein... et ce fut Hiroshima ? non, juste Loin de Chandigarh, de Tarun J. Tejpal, mais c'était déjà bien initiateur...
J'ai ensuite écrit une nouvelle pour ma soeur, Elisa, avant sa mort... et, je ne le savais pas, pour l'en distraire. Je l'ai intitulée Le bel amant... Bien sûr, en référence à Marguerite Duras.
Aujourd'hui, j'ai été... emportée par son univers, comme Lacan le fut, je me suis sentie ravie par Duras et son écriture, son expérience métaphysique, pourrait-on dire.
J'ai pourtant seulement lu le Hors Série du Monde, Marguerite Duras, La voix et la passion. (en Kiosque !!! août-octobre 2012).
Je pourrais vous en citer des tartines...
La condition de la femme... L'homosexualité "intrinsèque" aux hommes. Des textes qui me font penser que je ne pourrai plus vivre sans lire Ma douleur (ed. P.O.L., 1995)... "La mort de la mouche" (Ecrire, Gallimard, 1993) me semblant rapprocher l'écriture durassienne d'une certaine spiritualité et rendre plus évidente sa mystique.
Je ne peux que vous engager à vous y (re)plonger... au risque pour vous d'aimer ça...
Je lui ressemble par bien des côtés... ça aussi je l'ai compris aujourd'hui.
L'exil, l'engagement politique, l'écriture, la vie amoureuse, le jeu avec l'alcool (selon elle, son seul amant, et son dialogue avec Dieu, toujours absent...), heureusement pour moi, moins violent... (le dialogue).