"Je m'appelle Lucie"
Publié le 6 Janvier 2010
Les tweets me gonflent... messages égocentriques sans aucun intérêt, si ce n'est celui de se maintenir au top dans le réseau dans lequel on se trouve déjà... Twitter... j'y vais par moments, mais je sens bien que ça ne sert qu'à servir... une certaine idée de mon propre égo... ça ne sert qu'à l'entretenir... ça ne sert à rien.
FaceBook... je poste mes photos, j'y vois celles de mes "amis"... et certains de leurs messages, mais à part ça ? du point de vue du contact, du point de vue de la relation, qu'en est-il ? c'est encore du "je me fais voir sous mon meilleur angle (ou, tout du moins, j'essaie), regardez-moi, moi, moi, moi...". Où est le véritable échange ? on se le demande.
Mon blog... j'ai l'impression d'être sincère, de poster ce qui me tient vraiment à coeur, pourtant, je suis comme vous autres, je suis sensible aux commentaires, je regarde le nombre de mes visiteurs, je regrette, parfois, d'avoir écrit ça ou ça.
Internet me désespère, autant qu'il me fascine car il me semble porteur de la seule vraie liberté du futur : l'expression de l'esprit.
Petit à petit, il faudra encore 50 ans, nous parviendrons à une liberté indivuelle sur toute la planète (liberté d'expression, égalité de droits, liées à un égalitarisme du niveau de vie) inimaginable pour nous aujourd'hui. Internet nous en donne un avant goût : tous écrivains, tous journalistes, tous... omni-humains, face à notre écran nous ne sommes plus le journaliste frustré, l'écrivain raté, l'universitaire brisé, l'artiste sans public... nous recréons notre vie.
Je vois, toutefois, que les milieux sociaux se reproduisent... sur la toile (ah... ce cher Bourdieu), et que, sur le Net, les privilégiés d'hier sont toujours ceux qui décrochent la timbale (les blogueurs ayant du succès sont souvent issus des classes favorisées, même s'ils sont frustrés socialement parlant, car n'ayant pas la célébrité qu'ils pensent mériter, le Web leur donne une revanche). J'entends que ça se débat dans les grandes écoles, on ne voudrait pas que des "boursiers" (issus forcément de milieux défavorisés) aient des privilèges ! car comment, alors, distinguer les privilégiés naturels, des privilégies "artificiels" ? si les favorisés, "naturellement" par les siècles des siècles, et un système qui marchait très bien, ne le sont plus... si d'autres peuvent se voir "protégés"... c'est la fin des haricots. Si d'être née Laura Smet, ou Jean Sarkozy, ou De Lamordmoilenoeud... ne sert plus à rien, à quoi bon continuer à défendre sa position ? autant se suicider. Le Web va de plus en plus pousser les privilégiés à vouloir se suicider... surtout dans un pays comme la France où tout n'est qu'affaire de castes. Prenez garde à vous et à votre sang bleu... bientôt votre distinction risque d'exploser.
Je lis que ça buzze... on essaie de lancer un jour sans Sarkozy... un lobby internet, un groupe d'intérêt comme un autre, des gens (des hommes pour la plupart) qui souvent sont issus d'un même milieu (d'intellectuels, ou intellos, sans influence médiatique mais qui aimeraient beaucoup en avoir) essaient de se faire valoir... de se faire entendre par les médias, et, surtout, par (leur maître) Sarkozy. Je dirais que ce sont juste des rapports de force, de ceux que Sarkozy arrive à mettre dans sa poche sans difficulté... qu'il leur offre un portefeuille, à ces Messieurs qui le contestent, et soudain les voici tout radoucis... tout serviles.
J'en vois qui ferment leur blog... par moments j'aurais envie de les suivre, mais je me dis que mon blog existe malgré moi, c'est Lucia qui un jour a voulu lui donner vie. Une petite fille, croisée sur une route, en rêve, qui se tournant vers moi m'a annoncé : "je m'appelle Lucie".