Je m'souviens ma mère m'aimait
Publié le 12 Août 2011
Photo (c) Luciamel, oeuvre de FKDL, rue Montorgueil, le 12/08/2011
"Il a raison Sarkozy, ça devient intolérable, je suis noir, je vis en France depuis des années, je travaille, d'autres sont obligés de travailler au noir... pour survivre, ces gens-là nous pourrissent la vie, nous devons faire comme à Londres, nous défendre !"
Un homme africain de forte stature, est venu à mon secours alors que je me faisais agresser par deux jeunes filles roms à un distributeur de billets, rue de Clichy, à 9h ce matin.
Elles m'ont encerclée, m'ont bousculée, ont tapé rapidement le montant maximum sur l'écran, j'ai crié : "Non ! allez-vous-en !". Voyant une grosse liasse de billets sortir du distributeur j'ai paniqué, attrapé l'argent, la carte bancaire, et me suis retournée vers elles : "Partez !". Rien n'y faisait, l'une m'aggripait, l'autre s'apprêtait à saisir son butin. C'est alors que mon sauveur est arrivé, il avait tout vu, accompagné d'une dame en boubou, et de deux "Français" ordinaires, ils ont fait bloc, ont plaqué contre le mur l'une des agresseuses, l'autre ayant été rattrapée par le deuxième homme. Tous sont restés jusqu'à l'arrivée de la police, voulant témoigner, voulant que cela cesse !
Une vieille dame est passée au moment où les jeunes filles étaient emmenées menottées dans la voiture de police. Elle a eu pitié : "Oh, les pauvres ! elles volent pour manger". La policière s'est indignée : "Non, Madame, elles ne volent pas pour manger, elles ont beaucoup plus d'argent que vous, elles se font un salaire moyen en une journée". Elle était d'autant plus en colère qu'elle savait que les personnes âgées sont les premières victimes de ces bandes organisées.
J'ai fait ma déposition, j'ai porté plainte. L'officier de police m'a expliqué que c'était leur quotidien, en une journée sur le 9e et le 2e arrondissement, il y avait des dizaines d'agressions et d'interpellations chaque jour. Les jeunes étaient relaché(e)s immédiatement et on les retrouvait bien souvent à un autre commissariat quelques heures plus tard. Il se désolait qu'on n'en parle pas dans les journaux, les attaques devant les distributeurs, les vols de smartphones, les attaques de vieux dans les entrées d'immeubles devenant monnaie courante. Il a aussi regretté que la police soit si mal vue... On s'imagine qu'ils sont les "méchants"... qui s'attaquent aux "pauvres"...
Pendant que j'attendais pour ma déposition, j'ai vu le "public" du commissariat d'un vendredi matin du mois d'août : un Monsieur souffrant d'Alzheimer ayant oublié où il habitait, une jeune policière s'est évertuée à retrouver dans son carnet d'adresses tous les gens qui auraient pu le connaître, parmi sa famille, ses voisins... elle a finalement réussi à reconstituer le fil de sa vie :
"Vous habitez à telle adresse, tous les jours une infirmière vient vous faire une piqûre le soir, lundi prochain une aide à domicile vient vous voir, nous allons vous raccompagner chez vous.
- Chez moi ? mais comment allez-vous faire pour me raccompagner chez moi ? pour ouvrir la porte ?
- Mais vous avez vos clés dans vos poches, et puis maintenant nous savons où vous habitez.
- Ah! c'est bien."
Je me dis que je deviens une "vieille conne"... que sans doute ça serait plus gauchement correct de défendre les Roms... envers et contre tout, de s'outrager qu'ils soient expulsés de partout... de suivre Béa quand elle me dit que tous ne sont pas des délinquants... qu'on ne peut pas jeter l'opprobe sur toute une communaute sous prétexte que 50% vivent de la criminalité...
Moui... Je vais reprendre le karaté. Et même si c'est mal vu par mes amis de gauche, je vais préférer les fliquettes de la rue de Clichy qui aident les vieux Messieurs à retrouver leur maison aux jeunes-filles venues des pays de l'est qui agressent (lâchement et salement) les vieilles dames (comme moi).
Et tout se finit en chansons...
Le galérien
Je m'souviens, ma mèr' m'aimait
Et je suis aux galères,
Je m'souviens ma mèr' disait
Mais je n'ai pas cru ma mère
Ne traîn' pas dans les ruisseaux
T'bats pas comme un sauvage
T'amuses pas comm' les oiseaux
Ell' me disait d'être sage
J'ai pas tué, j'ai pas volé
J'voulais courir la chance
J'ai pas tué, j'ai pas volé
J'voulais qu'chaqu' jour soit dimanche
Je m'souviens ma mèr' pleurait
Dès qu'je passais la porte
Je m'souviens comme ell'pleurait
Ell' voulait pas que je sorte
Toujours, toujours ell' disait
T'en vas pas chez les filles
Fais donc pas toujours c'qui t'plait
Dans les prisons y a des grilles
J'ai pas tué, j'ai pas volé
Mais j'ai cru Madeleine
J'ai pas tué, j'ai pas volé
J'voulais pas lui fair'de peine
{1ère version:}
Un jour les soldats du roi
T'emmen'ront aux galères
Tu t'en iras trois par trois
Comme ils ont emmn'nés ton père
Tu auras la têt' rasée
On te mettra des chaînes
T'en auras les reins brisés
Et moi j'en mourrai de peine
J'ai pas tué, j'ai pas volé
Mais j'ai pas cru ma mère
Et je m'souviens qu'ell' m'aimait
Pendant qu'je rame aux galères.
{2ème version:}
Je m'souviens ma mèr' disait
Suis pas les bohémiennes
Je m'souviens comme ell' disait
On ramass' les gens qui traînent
Un jour les soldats du roi
T'emmen'ront aux galères
Tu t'en iras trois par trois
Comme ils ont emmn'nés ton père
Tu auras la têt' rasée
On te mettra des chaînes
T'en auras les reins brisés
Et moi j'en mourrai de peine
Toujours, toujours tu ram'ras
Quand tu s'ras aux galères
Toujours toujours tu ram'ras
Tu pens'ras p't'ètre à ta mère
J'ai pas tué, j'ai pas volé
Mais j'ai pas cru ma mère
Et je m'souviens qu'ell' m'aimait
Pendant qu'je rame aux galères.