L'amour est un feu qui brûle sans qu'on le voie
Publié le 4 Août 2011
voiture garée rue des Blancs Manteaux depuis plusieurs semaines, photo (c) Luciamel, juillet 2011.
Alors, je vous explique, et puis après je vous raconte ma vie... Je n'ai pas bien compris le Jegounotron de ce mois de fin juillet/début août (dans la blogosphère et les classements Wikio, et autre, le temps passe d'une façon différente). Pourquoi tant de gens me citent-ils ? Je n'ai posté que très peu de billets et très peu commenté chez les copains, déjà en juin (d'où la chute au Wikio), puis en juillet.
Après consultation de quelques blogs, je comprends que je fais partie d'une liste de gens tagués. J'adore les tags. Dommage que je n'aie pas le temps de répondre à tous. L'origine de tout ça semble être Lolobobo et Euterpe.
Je résume :
- Donner son tube de l'été (je ne sais si j'ai été taguée directement par Lolobobo, ou si c'est Lyonnitude(s) qui m'a citée);
- Dire quelle femme de la Renaissance (XVIe) je serais (pour Euterpe);
- Noter les agences de notation (Je n'ai rien à dire ! Et alors ??).
Commençons par ce qui fâche : l'économie, la GRANDE crise mondiale, et les requins qui envahissent Saint Tropez. Voilà ma réponse à Je n'ai rien à dire ! Et alors ?? : les requins mangent là où il y a à manger...
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Ensuite, la femme de la Renaissance que j'aurais pu être... (si l'on croit à la réincarnation).
Peut-être Dinamene la dernière compagne de Luis de Camões, elle à qui il écrivit ses plus beaux poèmes :
Aquela cativa / Cette Captive :
Aquela cativa,
que me tem cativo,
porque nela vivo
já não quer que viva.
Eu nunca vi rosa
em suaves molhos,
que para meus olhos
fosse mais fermosa.
Nem no campo flores,
nem no céu estrelas,
me parecem belas
como os meus amores.
(...)
* * *
Cette captive
qui me tient captif,
car en elle je vis
ne veut plus que je vive.
Jamais je ne vis rose
en doux bouquets,
qui à mes yeux
fût plus jolie.
Ni dans les champs fleurs,
ni dans le ciel étoiles,
ne me semblent aussi belles
que mes amours.
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Amor é fogo que arde sem se ver...
Amor é fogo que arde sem se ver;
É ferida que dói e não se sente;
É um contentamento descontente;
É dor que desatina sem doer;
É um não querer mais que bem querer;
É solitário andar por entre a gente;
É nunca contentar-se de contente;
É cuidar que se ganha em se perder;
É querer estar preso por vontade;
É servir a quem vence, o vencedor;
É ter com quem nos mata lealdade.
Mas como causar pode seu favor
Nos corações humanos amizade,
Se tão contrário a si é o mesmo Amor ?
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L'amour est un feu qui brûle sans qu'on le voie;
Il est blessure douloureuse qu'on ne sent pas;
Il est une satisfaction insatisfaite;
Il est une douleur folle qui ne fait pas souffrir;
Il est un ne pas vouloir plus que vouloir bien;
Il est la solitude au milieu des gens;
Il est l'insatisfaction du contentement;
Il est la croyance qu'on gagne en se perdant;
Il est le vouloir être prisonnier volontairement;
Il est servir celui qui vainc, le vainqueur;
Il est être loyal avec celui qui nous tue.
Mais comment dans le coeur des humains
Sa faveur peut-elle faire naître l'amitié,
S'il est si contraire à lui-même, l'Amour ?
traductions (c) Luciamel
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Pourquoi elle, pourquoi lui ? lui, un aventurier, un Indiana Jones portugais... l'un des plus grands poètes du XVIe siècle, lui qu'on compare à Virgile, Dante, et Shakespeare, parti sur les traces des découvreurs, enfermé dans une grotte à Macao (car il avait osé écrire une satire du vice-roi), où il rédigea les Lusiades. Revenant au pays il fit naufrage, il put sauver son manuscrit des flots, mais perdit dans la tempête Dinamene, son adorée.
Elle n'était personne, il mourut miséreux dans un hôpital près de Lisbonne, il représente l'un des noms les plus importants de la littérature portugaise, et une référence essentielle pour la littérature mondiale, elle est aujourd'hui, grâce à ses poèmes à lui, plus vivante que les plus illustres dames du XVIe siècle.
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Pour terminer, mon tube de l'été... un poème de Luis de Camoes, chanté par la sublime Ana Moura...