La terre promise de l'oubli...
Publié le 3 Février 2010
Photo (c) Luciamel
Cela semble vous titiller. Vous vous demandez si vous pouvez vivre sans amour... vous désespérez.
Claire Chazal vous intimide, ou vous intime, dans Psychologie "Sans amour, la vie n'a pas de sens" (et là, vous songez à la dévotion, à la fusion-domination, que cela suppose). On pourrait se demander si la même remarque ne semblerait pas incongrue dans la bouche de PPDA (lui, ça serait plutôt "un homme est-il un homme s'il n'a pas séduit une femme ? et s'il ne satisfait pas - ou ne se satisfait pas avec - celle(s) qui est/sont dans son lit ?").
Une femme peut-elle être heureuse, et réussir sa vie sans "amour", sans cet amour-là ?
Si, pour tous, l'affection, la tendresse, semblent une valeur en soi, pour la femme cela en devient une obligation. Qui trouverait bizarre qu'un artiste, un intellectuel, un homme, préfère sa vocation, son art, à sa vie de couple ou de famille ? Qui s'occupera de savoir que Van Gogh, ou Verlaine, ou Rimbaud... ont raté leur vie amoureuse ? Pour une femme ça paraîtra une bizarrerie : "comment ? elle n'a ni enfant, ni réussi sa vie de couple ? c'est étrange quand même. N'est-elle pas passée à côté du plus important ?". Aura-t-on toujours peur de Virginia Woolf ou de Karen Blixen ?
L'oiseau me disait récemment dans un commentaire que ce qui pouvait m'arriver de mieux serait de tomber amoureuse... (sous-entendu : pour s'épanouir, seule la vie de couple... peut combler une femme). Non. Le pire je l'ai souvent vécu dans ces moments-là, le meilleur de ma vie m'est venu, la plupart du temps, quand j'avais cicatrisé, car je pouvais alors tout simplement être présente à la vie, heureuse, créative, enjouée et joyeuse auprès de mes amis, mes frères.
Tomber amoureux est souvent tomber en dépendance, tomber en errance, tomber en erreur, en illusion, en amertume. Les couples qui tiennent sont généralement ceux où l'amour a été remplacé par l'amitié (la fraternité).
L'amour est un idéal. Sans doute. Mais il n'est pas forcément celui que vous recherchez (sexuel, fusionnel ou maternel).
L'homme se désespère sans Viagra... La femme sans "enfant" à materner (fût-il son compagnon).
Alors, l'oiseau, alors, Béa... à vous, je réponds cela :
Tomber amoureux est souvent tomber en dépendance, tomber en errance, tomber en erreur, en illusion, en amertume. Les couples qui tiennent sont généralement ceux où l'amour a été remplacé par l'amitié (la fraternité).
L'amour est un idéal. Sans doute. Mais il n'est pas forcément celui que vous recherchez (sexuel, fusionnel ou maternel).
L'homme se désespère sans Viagra... La femme sans "enfant" à materner (fût-il son compagnon).
Alors, l'oiseau, alors, Béa... à vous, je réponds cela :
La carte du tendre
(Georges Moustaki)
Le long du fleuve qui remonte
Par les rives de la rencontre
Aux sources d'émerveillement
On voit dans le jour qui se lève
S'ouvrir tout un pays de rêve
Le tendre pays des amants
On part avec le coeur qui tremble
Du bonheur de partir ensemble
Sans savoir ce qui nous attend
Ainsi commence le voyage
Semé d'écueils et de mirages
De l'amour et de ses tourments
Quelques torrents de médisance
Viennent déchirer le silence
Essayant de tout emporter
Et puis on risque le naufrage
Lorsque le vent vous mène au large
Des îles d'infidélité
Plus loin le courant vous emporte
Vers les rochers de la discorde
Et du mal à se supporter
Enfin la terre se dénude
C'est le désert de l'habitude
L'ennui y a tout dévasté
Quand la route paraît trop longue
Il y a l'escale du mensonge
L'auberge de la jalousie
On y déjeune de rancune
Et l'on s'enivre d'amertume
L'orgueil vous y tient compagnie
Mais quand tout semble à la dérive
Le fleuve roule son eau vive
Et l'on repart à l'infini
Où l'on découvre au bord du Tendre
Le jardin où l'on peut s'étendre
La terre promise de l'oubli