Le sphinx bossu
Publié le 18 Octobre 2009
Ce midi, au départ de ma randonnée, FKDL m'a saluée sur une colonne de Beaubourg... oh ! quelle surprise, et comme elle est belle sa dame ! toujours la même et toujours renouvelée.
Vite, vite, quelques photos, mais vite, pour ne pas rater le train...
Toujours le Vexin françois (sans François, qui s'était désisté...), près de Meulan et Menucourt, enfin, notre village de départ était Sagy, puis Chardronville et la Villette.
Quelques pas, sous un soleil splendide, on a même parlé de mirages... de désert, amoureux... s'entend. On a surtout admiré les paysages, on se serait crues dans les tableaux des peintres du XIXe siècle... Van Gogh disait Béa, moi... je trouvais que c'était mieux qu'Auvers parce qu'au moins on n'avait pas toutes les pancartes nous indiquant ce qu'il fallait voir (elle a très justement relevé que pour les Japonais c'est quand même plus pratique, les pancartes...).
Notre but était le château, depuis celui de Chars et ses licornes... il nous fallait relever le défi... Celui de la Villette n'allait pas nous décevoir.
Nonchalamment deux Sphinx veillaient près de l'étang, cachés derrière les arbres de l'allée.
Puis le chemin vers la Stèle, l'Obélisque... comme l'a appelée Béa, inaccessible, portail fermé... sur le sol jonchait le squelette d'un animal déchiqueté... Beuh... partons avant que quelque malheur ne survienne...
Le château dans sa splendeur nous l'avons surplombé.
Et, merveille des merveilles, soudain ont surgi les femmes... placées là par l'artiste, non pas de rue, mais de campagne...
Nous voici, éclairées par les Sphinx, et guidées par la main de l'homme qui a sculpté la terre... la mère... l'origine...
Ces sphinx croisés... ces signes placés sur notre chemin, sous la lumière, gardiens de nos vies de terre, de nos destins de glaise prête à se défaire...
"Un jour il advint que le fils royal Thoutmosis, qui allait se promener à l'heure de midi, se reposa à l'ombre de ce grand dieu ; la torpeur du sommeil le saisit, au moment où le soleil était à son zénith. Il s'aperçut alors que la Majesté de ce dieu auguste lui parlait, de sa bouche même, comme un père parle à son fils, disant : regarde-moi, contemple-moi, ô mon fils Thoutmosis ; je suis ton père, Horakhety-Khepri-Râ-Atoum ; je te donnerai la royauté sur terre, à la tête des vivants, tu porteras la couronne blanche et la couronne rouge sur le trône de Geb, le prince (des dieux). La terre t'appartiendra en sa longueur et sa largeur, et tout ce qu'illumine l'oeil brillant du maître de l'Univers. (...) Voilà que maintenant le sable du désert me tourmente, le sable au-dessus duquel j'étais autrefois ; aussi hâte-toi vers moi, afin que tu puisses accomplir tout ce que je désire". VOYEZ ICI.
Nous femmes de la terre, femmes de glaise... aux dieux de pierre, et au dieu Soleil, nous offrons des fruits, des feuilles, des fleurs éphémères : l'achilée, le dernier coquelicot de l'année, les baies, les feuilles et notre grand secret.
Pourquoi Lagardère (le Bossu) le Sphinx bossu...? tout simplement parce que le film, mais lequel ? celui avec Jean Marais ou le plus récent ? avait été tourné dans ce château... dixit un promeneur croisé au bas du sentier... Vous m'avez ce soir, cher Duc de Nevers, fait don de votre botte... :
Si tu ne viens à Lagardère, Lagardère ira à toi.