Photo (c) Luciamel, Auvers sur Oise, le 28/07/2013
Photo (c) Luciamel, face à la tombe de Théo et Vincent Van Gogh, le 27/08/2013
Je voulais participer à La radio de l'été de Lolobobo... mais toutes ces démarches (recopier un réglement, des liens, une profession de foi) pour se maintenir dans une blogosphère de plus en plus carrée (la quadrature du cercle : d'amis, de blogueurs, de connaissances...) m'est de plus en plus difficile à tenir : pas encore bien installée dans mes meubles, et pas encore bien exploré mon nouveau territoire de vie (ici, à Cergy).
Pas encore remis ma blogroll à jour (depuis la fin de Google Reader), pas encore basculé sur Netvibes, pas encore eu le temps, ni l'envie, d'aller voir de plus près ce qui agitait le bocal de mes ami(e)s blogueurs(euses).
J'en arriverais presque à faire comme Alina Reyes... ne tenir un blog (fermé aux commentaires) que comme bon me semble. Pour n'y écrire que ce qui me fait plaisir... ou ce qui fait sens au moment où j'entrouvre la porte (la fenêtre) de ma petite vie...
J'aime l'idée de la radio de l'été, et je vois apparaître sur mon Facebook les publications quotidiennes de Lolobobo. Alors, je vais faire ma radio à moi, libre, et en exclusivité pour vous (en ce moment une quinzaine de lecteurs par jour).
Comme je suis à Cergy (vous l'aurez compris), je vais tout d'abord rendre hommage à Anis (le chanteur de Cergy), lui qui, comme moi, est en partance vers un ailleurs, le sien est Lisbonne ! installé depuis quelque temps là-bas il ne donne plus de nouvelles à son public, ne "produit" plus pour ses producteurs, en somme il bulle... lamentablement...(fabuleusement ?).
Zé (José), son ami portugais, mort... à qui il rend hommage.
"Sardines every day... j'me tire à Lisbonne chez mes potes lusophones. Paris est dans mon coeur, désormais dans mon rétroviseur... Je prends mes cliques et mes claques...". Lisboa !
Avec le vent comme complice...
Et puis, je lis, je lis... dans le vent... du train qui m'amène chaque jour à Paris. Voici mes dernières notes de lecture (NDL), L'amour la solitude, d'André Comte-Sponville :
"Si un philosophe a le choix entre une vérité et un bonheur, et cela peut arriver, il n'est philosophe qu'autant qu'il choisit la vérité (...) Mieux vaut une vraie tristesse qu'une fausse joie." p. 21
"La vérité est la norme, mais enfin il s'agit de vivre et, si possible, de vivre heureux, ou pas trop malheureux." p. 22
"Rilke a trouvé les mots qu'il fallait pour dire cet amour dont nous avons besoin, et dont nous ne sommes que si rarement capables : "Deux solitudes se protégeant, se complétant, se limitant, et s'inclinant l'une devant l'autre" (...) L'amour n'est pas le contraire de la solitude : c'est la solitude partagée, habitée, illuminée - et assombrie parfois - par la solitude de l'autre. L'amour est solitude, toujours, non que toute solitude soit aimantte, tant s'en faut, mais parce que tout amour est solitaire. Personne ne peut aimer à notre place, ni en nous, ni comme nous. Ce désert, autour de soi ou de l'objet aimé, c'est l'amour même." pp 41-42
"Tu sais, mon plus grand souvenir, en matière de chanson, et même l'une des plus fortes émotions esthétiques de ma vie, je l'ai ressentie vers vingt ans, dans les toilettes d'un camping, je ne sais plus où au Portugal : j'étais aux toilettes, donc, et soudain, dans cette odeur d'urine et de javel, une femme de ménage (...) s'est mise à chanter : le fado éternel était là, la souffrance éternelle, la beauté éternelle. Sans haine, sans colère, et sans non plus de consolations, de justifications, de glorifications : la vie telle qu'elle est, atroce et précieuse, déchirante et sublime, désespérante et désespérée... La vie difficile, tellement difficile. Le destin, si tu veux (tu sais que "fado" vient de "fatum"), mais sans providence : les choses telles qu'elles sont, la vie telle qu'elle passe... Le réel, simplement. Oui, cette chanson-là exprimait au fond tout ce que j'aimais, tout ce que j'aime : le courage plutôt que la colère, la douceur plutôt que la violence, la miséricorde plutôt que la haine..." p.139
Carminho, Alma... (l'album complet !) quelques fados pour la route... et dans le vent... la pluie... "sao as lagrimas do céu que fazem brotar as minhas" : ce sont les larmes du ciel qui font tomber les miennes...