Nos malentendus
Publié le 25 Janvier 2013
Photo (c) Luciamel, place de la Bastille, première neige, le 18/01/2013.
Ne pas parler de tout (l'actualité en long en large et en travers), ne pas parler de rien (nos états d'âme à tout va). Entre les deux mon coeur balance. Se taire, l'éventuelle option.
J'aime ce film, j'aime ce livre, ou j'écoute ce disque... Bien... mais encore ?
J'aime cet homme. C'est mieux, sans nul doute... mais encore ?
Le monde se vomit lui-même, me dit-on. Le monde se tord de douleur, le monde accouche de lui-même... veux-je croire.
Une affiche me dit sur le mur d'un métro que les femmes mariées ont un amant, un homme titubant nous serine, dans le même métro, que c'est dur pour lui parce qu'il est vieux et malade, nous supplie de lui donner une pièce, un ticket resto...
Certains hurlent, d'autres prient pour que le monde tienne tel qu'il est.
Une femme est libérée au Mexique, on en fait une icône... est-elle la nouvelle Ingrid Betancourt du nouveau pouvoir ? elle va faire le tour des télés, elle va représenter quoi ? Même si Florence Aubenas y croit depuis longtemps, on se dit que tout cela ne va faire valoir que ce que de droit... et c'est bien... mais... tout cela va aussi servir à valoriser les ayant droit du moment, i.e. les dirigeants politiques.
La fashion week est finie... et pourtant elle continue sur nos antennes télévisées, à chaque jour nous avons une info qui va servir de faire-valoir aux ministres, et à leur Président. Oyez, oyez, braves gens, à la foire aux bonnes nouvelles ce sont les soldes toute l'année.
Gober. Voilà tout ce qui nous est demandé. Gober les guerres, gober les prix, gober les scandales, les parties fines des politiques, les salaires faramineux des sportifs et des PDG, les privilèges des nantis, les palaces qui nous sont interdits... et gober TF1 de surcroît qui vend notre cerveau à moindre prix.
Vomir... ce monde, ou accoucher du nouveau. Voilà tout ce qui nous reste à nous le monde des petits, nous le plus grand nombre, nous le seul monde qui existe.
Alors se taire. Jusqu'au moment où le cri sera plus fort que la nuit. Ici ou au Mexique.