Ô Mandela...
Publié le 18 Mai 2012
Oh, envie de s'éloigner. Plus je lis, moins je lie. Comme si les mots, les gens, leurs discours, sonnaient de plus en plus creux.
Photo (c) Luciamel, François de Troy, Marie-Anne de Bourbon, vers 1690 (clin d'oeil à Euterpe), musée des Augustins, Toulouse.
C'est vrai sur les blogs, c'est vrai aussi dans la vie de tous les jours.
Rien à quoi s'accrocher, ni les relations professionnelles (que de coups bas, que de fuites, que de lâchetés...), ni les relations bloguesques (le MDB est une belle création, mais là aussi, comme ailleurs (le KDB ou la RDB), ce sont toujours des univers individualistes qui se côtoient.
La vie amicale est sans doute le seul havre de paix, la seule île où quelque chose pourrait encore être inventé. Mes ami(e)s, pour certains (et certaines), le sont depuis fort longtemps. Depuis presque le début. Je suis venue en France à l'âge de 8 ans (1968), j'ai dû quitter ma meilleure amie (Mila), aujourd'hui encore la blessure est ouverte et seulement d'écrire son nom les larmes me viennent aux yeux. J'y ai trouvé en 1968 une nouvelle meilleure amie (Béatrice), nous avons presque tout vécu ensemble, même si à certaines périodes nous nous sommes un peu éloignées.
Sous le signe du lien... oui, c'est essentiel.
J'ai appris à (devoir) quitter, à renoncer. En amour, surtout.
L'essentiel, c'est ce que, déjà en 1968, je vivais avec Mila, et ce que j'ai poursuivi avec Béatrice : le goût de l'école buissonnière (on avait préféré avec Mila, plutôt que d'aller à l'école pour étudier, nous les deux meilleures élèves de la classe, nous enivrer de sons, de sensations, en partant sur la colline pour la chasse aux grillons), l'envie de s'aventurer sur des chemins que toujours on nous interdit.
Et, tant pis, si pour cela le prix à payer est de... devoir renoncer. A un être, à un pays, à un travail, à un statut social, à l'illusion de l'amour, ou du bonheur, tels qu'on les a prédéfinis.
Et ce n'est pas le résultat à l'élection présidentielle qui me rassure ou m'enthousiasme.
Oh, je ne vais pas cracher dans la soupe. Je leur souhaite de tout coeur de réussir et de nous surprendre par leur inventivité, leur génie et, que sais-je encore, leur sur-humanité... Simplement, je ne crois pas une seconde qu'ils seront moins avides de pouvoir, moins filous que ceux qui les ont précédés. L'énarchie est de nouveau bien installée. Avec Sarkozy elle avait été mise à rude épreuve : il avait des manières de gueux, un parler de vacher, et se comportait comme un pâlefrenier... Retour donc à la chevalerie... et à la noble aristocratie des élus de plein droit, car la distinction doit perdurer. France, tu peux te rassurer : les maîtres du monde continuent et continueront à dominer. Une seule image pour me donner à espérer : le jeans de Cécile Duflot. Combien de temps résistera-t-elle ?
Je vais éviter de relever tout ce qui me déçoit dans ce gouvernement-là. Je vais laisser les faits parler d'eux-mêmes.