On n'est pas sérieux...
Publié le 13 Octobre 2009
photo (c) Luciamel
Dorham m'a taguée... il me demande de raconter ma première fois... je ne vais pas vraiment me défiler (ça sera pour plus tard... ailleurs... le vrai de cette histoire-là), mais je vais lui recopier des poèmes, des textes de cette époque-là, c'était en 1977, peu de temps après... la première fois (pour les détails vous pouvez les imaginer, c'est toujours pareil, sachez que ça fait exactement à quelques jours près... 32 ans)
Mots d'amour
C'est lui et non vous qui m'importez
Je et puis c'est tout
Amour en criant peut-être
Peut-être en disant amour
Lorsque ta langue passe ici, sur ces lèvres qui me semblent bonnes.
C'est remise à tes caresses et à ton plaisir qu'enfin j'anéantis l'ennui. Mes doigts me fouillent mais ils ne sombrent que dans la peine.
C'est bien bon oui, mais c'est fini et il me reste le sommeil car tant de fois provoqué ce mirage se confond à l'oubli. Je sais les muscles raidis, trouver le secours de l'âme, et neuf fois décider mon corps à m'engloutir.
Je veux cette fièvre qui me donne le délire, images de la paix, titubant dire à la mort "que tu es peu ma chère !" et une fois encore mordre mes lèvres stupéfiées.
(1978)
Tentative.
Et s'il me faut la noirceur du jour pour que même les mots s'atténuent. Et si je dois avoir le silence pour y abandonner tes bruits; "pick-up" dit-on : triste réalité; je laisserai la nuit, et, le disque m'y pousser.
S'il faut tout cela pour crever le semblant, je brancherai le pick-up, et... si l'on vient rallumer et que l'on ricane, "qu'y faire ?", disions-nous, aussi, j'en ouvrirai très grand les yeux et mettrai plus fort la musique.
Pour que présence et absence se mirent et s'étonnent.
Oh ! suffit comme ça, puisqu'on a allumé, puisqu'on fait du bruit dans mon silence. Et bien j'arrêterai mes mots.
(1er avril 1978)
Quel absolu besoin d'absolu, lorsque le silence et la nuit s'étreignent. Voilà bien une réflexion désuète ; voilà bien l'amour qui se lève avec aux lèvres, mêlés, les noms qui lui ressemblent. Encore un peu d'éternité, de mélancolie, les regards mouillés, voir se crever les cieux; tels sont ses baisers.
Pour tes parfums, on imaginerait des couleurs,
Dont aucune drogue n'a mortifié les sens
Et ce sont les peurs et ce sont les pleurs
Qui suis-je pour ainsi nommer ?
Je rêve
De toi
Une rue haute et peuplée
... mon âme
Puis-je te donner
(15/06/78)