Qu'on vous aime, comme si vous étiez pauvre...
Publié le 6 Février 2010
Vous parler d'actualité ? à quoi bon ? les régionales ? ah ah ah... je vous lis, mes chers, et je ris de vous voir si beaux (rarement si belles) en vos miroirs. Continuez à vous complaire dans votre monde de bobos (au mieux) de gens de peu coeur, de gens de peu d'avenir...
Je vis parmi les gueux, en tout cas parmi ceux qui comptent leurs sous en fin de mois, parmi ceux qui ne peuvent, quand ils se sont payé à manger, qu'ils ont payé leur loyer, plus rien se payer (le ciné c'est risqué, le reste, n'en parlons pas). Et je trime à plein temps, et j'ai bac + 5, alors dites-moi où j'ai coché la mauvaise case... (la femme ?).
Je ne supporte plus les discours de l'extrême gauche, ni de tous ceux qui défilent à chaque manif en étant depuis des années au RMI (ou RSA aujourd'hui), ceux qui ont fait de ce mode de vie, une vie, et qui me disent, en plus, qu'ils sont anarchistes (plusieurs de mes amis vivent ainsi, à bac + 4 ou 5... amis instruits, enfants de bourgeois, amis qui ont compris que le système d'aide sociale il ne fallait pas le laisser qu'aux plus démunis, ils disent qu'ils refusent le travail, ils disent qu'ils sont "artistes" et refusent la société, mais pas son aide... sociale, payée par les "exploités").
Je ne supporte plus les privilégiés, ces gens bien-nés qui me disent la bouche en coeur qu'on ne peut plus vivre dans ces pays où on est tellement taxé... eux qui passent leur vacances d'hiver à Courchevel, celles d'été à Honolulu... et qui rêvent d'être pauvres pour pouvoir avoir une vie d'artiste... (véridique, une de mes étudiantes huppée m'a avoué que pour devenir un grand écrivain il vaudrait mieux qu'elle soit sans le sou...), ils trouveront, alors, très chic de se mettre au RSA. Oui, je ne me lasserai jamais de répéter cette réplique d'Arletty... dans
Les enfants du paradis :
"Vous êtes extraordinaire Edouard, non seulement vous êtes riche, mais encore vous voulez qu'on vous aime comme si vous étiez pauvre. Et les pauvres alors ? soyez un peu raisonnable, mon ami, on ne peut tout de même pas tout leur prendre !"
Aux prochaines élections je ne voterai pas le 14 mars, seulement le 21, car je serai à la montagne, à la Clusaz. Oh... quel luxe ! que nenni, ça fait plusieurs années que je n'y suis pas allée à la montagne, là, je suis invitée par des amis à partager un châlet, 100 euros chacun la semaine, pas si cher que ça. Huchon... bien sûr je voterai pour lui, je suis bébête, je vote toujours pour ma famille, car les écolos, les révolutionnaires, les Mélenchon... (les Chevènement en d'autres temps) m'ont toujours semblé des traîtres, des... agents doubles.
Je suis une enfant d'immigrés et immigrée moi-même (je ne suis pas née en France), j'ai toujours travaillé (depuis l'âge de 24 ans, et pendant mes études j'ai toujours eu des petits boulots), j'ai connu deux ans de chômage pendant lesquels j'ai préparé une maîtrise et un DEA (aujourd'hui Master) de didactologie des langues et des cultures.
Ca me fait 26 ans de cotisations non stop et de participation à la société.
Ma révolte à moi est sourde, est lourde... elle surgira un jour là où on ne l'attend pas, sommes-nous des millions à penser.
Pour vous distraire, ces photos prises ce jour, allant chez Lucas (mon neveu) je suis tombée sur ceci, l'installation de cette Canadienne (?) qui chausse le mobilier urbain de tricots et de bottes, c'est son truc... et ça nous a fait rire, Lucas et moi. Impossible de retrouver sa trace sur Internet... si vous la connaissez, dites-le-moi.
Photos (c) Luciamel