Malgré mon très jeune âge... Porto, ruby.*
Publié le 27 Septembre 2010
photo (c) Luciamel
Il y a les frères Coen, les frères Dardenne, et les frères Larrieu... Drôles de couples qui créent en coeur. Un jour où j'aurai du temps... j'aimerais me pencher sur la particularité d'une telle relation. Quels thèmes privilégient-ils ? leurs films présentent-ils des similitudes ?
Ce soir, Peindre ou faire l'amour passait sur Arte, je l'avais évité au cinéma car la gentille partouze familiale... pleine de bons sentiments, à l'époque, ça me faisait fuir, mais là, deux TT à Télérama rendaient difficile de passer outre... d'autant que ma série habituelle Castle, sur France 2, ne joue pas dans la même catégorie... Dont acte. J'ai tenu 10 minutes.
Ils sont tombés sur la tête les Larrieu ? Le film date de 2005, mais quand même. On nous présente de jeunes pré-retraités... (Sabine Azéma, et Daniel Auteuil, 54 ou 55 ans au moment du film) euh... mais, ça n'existe plus la pré-retraite ! si ? voilà ce que j'ai trouvé sur le Net... si vous y arrivez vous... même à 57 ans, à percevoir 50% de votre salaire... jusqu'à la retraite à taux plein (65 ans auparavant, avec la réforme c'est 67), c'est royal ! Effectivement, ça donne envie de se mettre à la peinture. Toujours est-il que ces deux couples, dont je savais qu'ils allaient se mettre à s'échanger leur conjoint, ne m'ont vraiment pas séduite. Heu... je garde la peinture, et m'en retourne sur Castle.
Samedi prochain, j'ai prévu d'aller manifester !!! ben, pour une fois, je pourrai m'associer à mes amis de chez Renault (dont les cars emmènent les grévistes à la manif) et ceux de la fonction publique (ministère du travail et éducation nationale). Je vous promets de faire des photos.
Imaginez qu'on doive travailler jusqu'à 66 ans... j'entends déjà des gens autour de moi essayer de trouver les moyens pour y échapper : on se cherche un cas de pénibilité, on regarde dans les placards les enfants qu'on n'aurait pas déclarés... Et, bien sûr, je prévois que nous aurons les petits "malins" et les autres... ceux qui se trouveront le juste calcul, le cas de "pénibilité", et ceux qui n'auront pas pu avoir d'enfants (mon cousin m'a expliqué que lui avait bien le droit d'être favorisé car il avait contribué plus que d'autres - i.e. ceux ou celles qui n'en avaient pas - à la collectivité...), les femmes qui n'auront pas fait leur devoir... et seront doublement pénalisées : sous payées, exploitées durant toute leur vie professionnelle, mais devant, elles, pour une retraite inférieure à celle des hommes (ce n'est pas parce qu'elles n'ont pas eu d'enfant que leur salaire a été valorisé, contrairement à ce qu'on peut entendre par moments), cotiser 41 à 42 ans. J'aimerais qu'on s'habitue à dissocier femme et mère. J'ose affirmer qu'une femme, non mère, a été tout autant exploitée qu'une autre (et, en France, plus stigmatisée). Et puis, si on a commencé à travailler à 16 ou 18 ans, et qu'on n'a pas fait d'études, pour quelle raison aurait-on forcément le droit de partir avant ? Ne me dites pas que c'est parce qu'avec un Bac + 5 on gagne plus... (pas si on est une femme) et, en quoi les études ne constitueraient pas un travail ? Je constate que la différence de sexe influe plus sur le niveau de salaire que la qualification. Sans relever le fait que, de toute façon, on sait bien qu'on sera bien obligé(e) de s'arrêter de travailler avant 67 ans (avec chômage et/ou précarité). La solution ? mourir avant...
Oui, on divise pour mieux régner. Oui, on essaie de créer (ce qui marche à tous les coups) des moyens de faire fonctionner le système D : ceux qui pourront trouver une entourloupe, un moyen d'être favorisé, la France, avec le Portugal, sont, parmi les pays d'Europe, ceux où le passe-droit est un sport hautement valorisé... (on trouve pire, c'est sûr... la Grèce, Malte et l'Italie).
Dans un pays comme le nôtre, il est plus que dangereux de faire des distinguos, de permettre à certains de bénéficier de régimes spéciaux... Qu'on fasse un décompte clair (soit par un nombre total d'annuités, soit par un âge de départ unique pour tous), ou on aura, comme à l'habitude, les débrouillards et les autres... S'il y a pénibilité, efforçons-nous de la réduire, s'il y a inégalité, efforçons-nous de l'atténuer, plutôt que de dire qu'on va la compenser. Luttons pour l'égalité, toujours et encore, ne justifions pas, en l'indemnisant, l'exploitation, la domination, l'humiliation. Quelles qu'elles soient.
Une retraite à 60 ans, la même pour tous. Après, nous trouverons les moyens pour la financer.
* reprise des paroles de la chanson de Bertrand Belin : "Porto".