Non, je ne vous parlerai pas de Cannes...
Publié le 15 Mai 2008
Tout m'y pousse pourtant. Le film en ouverture du festival, Blindness, adaptation du roman de Saramago Ensaio sobre a cegueira (Essai sur la cécité, traduit en français L'aveuglement), que j'ai adoré, et qui m'a tellement marquée que l'intrigue a été plusieurs fois reprise dans le scénario de mes rêves.
Saramago, auteur haut en couleurs (le rouge précisément), connu pour son engagement politique (communiste) et ses relations épidermiques avec son pays (le Portugal) qu'il quittera après la publication de L'évangile selon Jésus Christ, et la polémique qui s'ensuivit; il vit maintenant aux Canaries, sur l'île de Lanzarote. Je cite François Busnel : "Saramago, c'est une imagination débordante mise au service de la sagesse. Ses livres, sont de véritables paraboles à l'usage d'une humanité orpheline de sens, égarée dans les impasses de l'histoire. Ses personnages, il le reconnaît volontiers, cherchent à exprimer une thèse, à défendre une idée, à affirmer une position. Pour Saramago, la littérature n'est pas tout à fait vaine si elle permet d'éveiller les consciences." (Magazine littéraire, mars 2000). A découvrir... Tous les noms et Histoire du siège de Lisbonne... mais je n'ai pas tout lu de lui... et surtout pas le dernier où il prend position de façon assez radicale sur la valeur des élections en démocratie, il soutient la thèse selon laquelle il faudrait prendre en compte les votes blancs, et imagine un monde où ceux-ci sont devenus majoritaires... Il s'agit de La lucidité (traduction française 2006), c'est un pendant à L'aveuglement (et une suite car on y retrouve certains personnages), il y décrit un monde où tous sont contaminés par ce "vote blanc"... et en extrapole les conséquences. Dans le premier, l'aveuglement, tous voient "blanc" et comprennent le désordre du monde (et de la démocratie), dans le deuxième tous votent "blanc" et font exploser le désordre du monde (soi-disant démocratique).
Fernando Meirelles, brésilien, le réalisateur de The Constant Gardner... un film dont j'ai eu peine à me relever... Je n'ai pas encore vu La cité de Dieu... La critique du Monde de Blindness est mitigée... attendons de voir... "Se podes olhar, vê. Se podes ver, repara." ("Si tu peux regarder, vois. Si tu peux voir, remarque." Livre de Conseils, cité par Saramago en quatrième de couverture de L'aveuglement)
Alors, non, je ne vous parlerai pas de Cannes ! je regrette, néanmoins, qu'aucun film portugais ne soit en compétition officielle, seulement un (franco-portugais) à la Quinzaine des réalisateurs : "Ce cher mois d'août".
Bon, mais les paillettes, les palmiers, la Croisette... c'est pas pour moi tout ça... c'est pour les rois... là-bas, là-bas... "Je rêve à Rio"...
Cannes... rêve de Rio
Je rêve a Rio, devant ma radio, j'habite un p'tit haut
Dans l'est sur viau c'est pas chaud, chaud, chaud
J'me baigne en photo, dans les p'tits journaux
Je vois les vedettes, qui paient pas leurs dettes
Se pousser du frette, avec la palette, moi j'mange mon spaguette
J'ai l'cœur en mille miettes, gros comme Lise Payette
C'est pas pour moi, tout ça, tout ça
C'est pour les rois, là-bas, là-bas
J'suis qu'un pauvr'homme qui chôme qui chôme
Au royaume du calcium
J'ai jamais été, plus loin qu'mont Laurier, j'me promène a pieds
J'me suis pas marié, j'ai pas pu trouver
J'suis abandonné, par ma destinée
Mon meilleur ami, c'est l'gars d'l'épicerie
Ma bière mes biscuits, j'ai tout a crédit, sauf le vendredi
C'est pas rose la vie, payé ou on t'saisit
C'est pas pour moi, tout ça, tout ça
C'est pour les rois, là-bas, là-bas
J'suis qu'un pauvr'homme qui chôme qui chôme
Au royaume du calcium
J'pouvais pu payer, y sont v'nus chercher, mon set combiné
J'ai même pas brailler, j'peux encore rêver
Que j'me fais griller, s'une plage en papier
Ne abandonné, par ma destinée, je mourrai damné
Mais avant d'creuser ma tombe glacée
J'voudrais déplacer, mon soleil briser cassé
C'est pas pour moi, tout ça, tout ça
C'est pour les rois, là-bas, là-bas
J'suis qu'un pauvr'homme qui chôme qui chôme
Au royaume du calcium
C'est pas pour moi, tout ça, tout ça
C'est pour les rois, là-bas, là-bas
J'suis qu'un pauvr'homme qui chôme qui chôme
Au royaume du calcium
C'est pas pour moi, tout ça, tout ça
C'est pour les rois, là-bas, là-bas
J'suis qu'un pauvr'homme qui chôme qui chôme
Au royaume du calcium