Bronze et pierre.

Publié le 18 Janvier 2011

Petit avertissement : ceci est un poème écrit après une visite au cimetière du Père Lachaise, le jour où la stèle pour la tombe de ma soeur a été mise en place. Cela faisait presque deux ans que nous attendions, divers problèmes... avec le fondeur (la stèle est ornée d'un bas relief créé par Zoltan Zsako, en clin d'oeil au Radeau de la méduse sur la tombe de Géricault, auquel il fait face), puis avec le marbrier, ont étonnamment retardé la livraison du monument (même si ça semble monnaie courante dans ce secteur, cf. le problème rencontré par Chloé Mons la compagne d'Alain Bas(c)hung durant la même période, Bashung est mort le 14 mars 2009, Elisa le 1er mai de la même année, sa pierre tombale à lui vient d'être installée, mi-décembre, comme quoi la célébrité... quand vous êtes mort, ne sert plus à rien... id. pour Chabrol). Les deux, trois, pierres tombales se retrouvent à quelques tombes l'une de l'autre... 

 

Ceci est très... personnel, très intime, peut-on écrire, n'est-ce pas indécent, de telles choses sur un blog ? J'utilise cette catégorie de mes billets "Ma douce", pour communiquer, à ma façon, avec un au-delà de moi-même... avec l'univers, à travers vous, avec peut-être un inconscient collectif. Une autre catégorie avait été dédiée à ma soeur de son vivant "Le bel amant", c'est pour elle que j'avais écrit cette nouvelle, pour la distraire, la surprendre, elle, alitée pendant 4 ans, elle l'attendait chaque semaine "Le bel ami" comme elle l'appelait, elle n'aura pas lu, ou pas ici, le dernier épisode. 

 

J'aurais sans doute dû écrire cet avertissement dès le départ... je suis un peu impulsive, parfois. J'ajouterai aussi en fin de billet un clip youtube, celui de Bashung... la chanson qui, ici même, me parlait tant avant... leur décès. 

(ajouté le 21 janvier)

********************************************************************************************

 

 

 

A toi ma belle, ma douce, 

à toi qui fus telle,

j'ai gravi le mont de la douleur,

celui qui me mène à toi ma soeur,

et à la tombe,

que tu nies encore dans mes rêves,

vers ce lieu qui dit nos vies brèves. 

 

 

Photo-213.jpg

 

Photo-212.jpg

 

 

Ce n'est que pierre, ce n'est que bronze,

c'est ton image, et ce n'est qu'un songe,

je le sais,

pourtant, nous ne sommes que cela. 

Ton âme survit, mais moi ici... 

je ne la vois pas. 

Je n'ai que le bronze, je n'ai que la pierre,

pour te pleurer, pour exister.

 

 

Photo-214.jpg 

 

 

Ils peuvent bien, tous, crier, je t'entends rire,

toi, tu m'as laissé cette leçon : la joie. 

Toi, qui, le corps meurtri, le corps blessé,

riais de plus belle à la vie. 

 

Ton dernier souffle, ta dernière colère,

ça a été contre cette satanée gastro,

qui ne te laissait pas savourer

chaque aliment, chaque moment,

chaque plaisir, d'être en vie.

 

 

Photo-215.jpg

 

 

Tu es partie, la nuit...

pour ne pas nous réveiller, sans bruit,

sans doute, t'es-tu rendormie,

affaiblie par la satanée gastro,

et puis, tu avais trop vomi. 

 

 

Photo-216.jpg 

 

 

Ta tombe, le lieu où, moi aussi,

j'irai, un jour, me coucher,

parce que toi et moi, on est

soeurs ! pour la vie !!! 

 

 

Photo-218.jpg 

photos (c) Luciamel, oeuvre de Zoltan Zsako, tombe d'Elisa Serra (1962-2009), Père Lachaise, carré romantique, parcelle 21.

 

 

 

 

Résidents de la République (Alain Bashung)

Un jour je t'aimerai moins

Jusqu'au jour où je ne t'aimerai plus
Un jour je sourirai moins 
Jusqu'au jour où je ne sourirai plus
Un jour je parlerai moins
Jusqu'au jour où je ne parlerai plus
Un jour je cou rirai moins
Jusqu'au jour où je ne cou rirai plus

Hier on se regardait à peine
C'est à peine si l'on se penchait
Aujourd'hui nos regards sont suspendus
Nous résidents de la république
Où le rose a des reflets de bleu
Résidents, résidents de la république
Des atomes, fais ce que tu veux

Un jour je te parlerai moins
Peut-être le jour où tu ne me parleras plus
Un jour je voguerai moins
Peut-être le jour où la terre s'entrouvrira

Hier on se regardait à peine
C'est à peine si l'on se penchait
Aujourd'hui nos regards sont suspendus
Résidents, résidents de la république
Où le rose a des reflets de bleu
Résidents, résidents de la république
Chérie, des atomes, fais ce que tu veux...

 

Rédigé par Luciamel

Publié dans #Ma douce

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article