Ils ne sont plus en rose, ils sont en noir...
Publié le 7 Juin 2009
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Voulez-vous savoir pourquoi la déroute du parti socialiste aux européennes ? Je m'en vais vous l'expliquer très simplement... enfin, je vais vous l'expliquer.
Aujourd'hui, ça ne vous aura pas échappé c'était la fête des mères, pas des maires, non, des mamans. Il y avait aussi des élections, qui n'intéressèrent pas grand monde. On me demanda à certaines occasions pour qui j'allais voter. Ma réponse, comme à l'accoutumée, était simple et claire : pour ma famille, je ne varie pas, je nous suis fidèle.
J'entendis ce matin, sur ma radio préférée, FIP... que Barack Obama, et sa famille à lui, se promenaient près de chez moi, ils visitaient le Centre Georges Pompidou; le quartier Beaubourg était donc bouclé. Puis, à 14h déjà il était reparti à Washington... pas marrant la vie de chef d'Etat, me suis-je dit, moi j'avais à peine eu le temps de me réveiller et de vaguement faire un peu de ménage...
Puis, tranquillement je m'en allai voter... aux européennes (je le rappelle pour les distraits). Arrivée face aux listes nombreuses (tiens, ça me rappelle la présidentielle de 2002... me dis-je), je cherchai en plus des quelques bulletins piochés pour faire décontractée... la liste pour laquelle je voulais voter. Euh... ils sont où ? Une fois, deux fois... pas trouvés... Je m'adresse au jeune-homme de faction :
"Dites, les socialistes, ils sont où ?
- Ah, vous n'êtes pas la première à le demander, on a du mal à les trouver, ils sont tout au bout, ils ne sont plus en rose, ils sont en noir.
- Ah..."
Sortant de là, je voulus jeter les bulletins inutiles (pris seulement pour la forme, pour faire démocratique...), et là... surprise, je compris que Barack m'avait précédée... Plus aucune poubelle (pourtant déjà anti-terroriste la poubelle, faite d'un sac plastique transparent accroché par un élastique) n'était accessible. On les avait toutes ratiboisées, seul le socle avec son élastique avait subsisté, plus de sac où jeter mes papiers.
Pas grave, je me dirigeai vers le fleuriste... j'avais une commission à faire de la part de mon neveu : acheter une plante pour la déposer sur la tombe de sa maman. Je choisis un beau rosier, le fleuriste l'enrubanna de papier kraft, sortant de là, je croisai un beau jeune-homme, tout noir, qui me voyant s'exclama :
- Comme c'est gentil, de penser à mon anniversaire.
- Non, c'est pour la fête des mères, si tu veux, tu fais un enfant et le 21 juin c'est pour toi les fleurs...
Il sourit.
Plus loin, en route vers le Père Lachaise, juste avant le métro, un autre homme, moins jeune, plus rose (très rose lui... je l'identifiai comme... SDF... va savoir pourquoi), me salua :
- Mais c'est un sapin de Noël !
- Non, c'est un rosier...
- Ah, c'est pour la fête des mères... elle en a de la chance celle-là.
- Oui, elle est sous terre, elle est morte.
Il me regarda, me prit dans ses bras et m'embrassa.
Le voilà ton rosier, ma douce. Tu vois. Je suis en noir... pour toi, et je te porte des roses, elles sont belles et roses pour te plaire.
J'espère que vous avez compris pourquoi Nadal a perdu, et pourquoi le parti socialiste n'est plus le parti de la rose...
"Il a foutu le camp, le temps du lilas,
Le temps de la rose offerte,
Le temps des serments d'amour,
Le temps des toujours, toujours.
Il m'a plantée là, sans me laisser d'adresse.
Il est parti, adieu Berthe.
Si tu le vois, ramène-le moi,
Le joli temps du lilas.
On en sourit du coin de l'oeil
Mais on en rêve, du grand amour.
Je l'ai connu, j'en porte le deuil.
Ça ne peut durer toujours.
Je l'ai valsé au grand soleil,
La valse qui vous fait la peau douce.
Je l'ai croqué, le fruit vermeil,
A belle dents, à belle bouche."
(Barbara)
Photos et textes (c) Luciamel.