Bad thrips et cochenilles ont été chassés
Publié le 28 Août 2014
par la pluie...
On rêve parfois (souvent ?) de cultiver son jardin, et, à moins d'être Candide, on préfère éviter de courir le monde et ses multiples dangers (guerres, famines, ou tsunamis), et plutôt rester chez soi à défendre son pré carré (carrière, couple, famille, enfants, clan, patrie... ou parti). Pourtant, s'occuper de son jardin, de son balcon, ou de ses plantations, est tout autant source de combats.
Mes tulsi (basilic sacré), coriandre, sauge et thym, ont fait les frais, courant juillet "bad thrips", mais pour d'autres bons insectes pollinisateurs. Le savon noir, et autres traitements naturels, n'ont pas eu raison des petites bestioles, ainsi, ai-je dû me résoudre à les laisser dévorer allègrement la sève de mes précieuses plantes aromatiques. Puis, la pluie est arrivée pour faire fuir les inoffensives, mais néanmoins voraces, bêtes d'août. J'attends maintenant que, d'elle-même, la végétation reprenne ses droits et se remplume, tandis que, tapies dans l'ombre de la terre, les larves des méchants insectes hibernent jusqu'au retour du beau temps... d'une attaque de thrips, selon moi
Bad thrips ou cochenilles (qui, elles, ont tout fait pour venir à bout de mon ficus) auront toujours leur heure, les moments de grosse chaleur ou de faiblesse, où ils pourront se liguer contre nous et sucer la sève de nos vies. Les insectes nous survivront...
Bad thrips, comme les spams dans nos boîtes mail, ou les commentaires envoyés par des robots sur nos blogs laissés en friche (je viens d'en supprimer 5 ou 6, d'auto-écoles et de serruriers, vantant, dans les mêmes termes exactement, les mérites de l'écriture de mon dernier billet); comme les chômeurs... qui, de par leur nombre croissant, ne cessent de tourmenter les gouvernants et les nantis; comme les morts aussi qui, de par le monde, sont chaque jour plus nombreux... (on parle de surpopulation, on devrait également penser aux millions, aux milliards, de gens qui vont mourir, bientôt...), on s'inquiète de nourrir les vivants, mais qui va pleurer, se souvenir de tant de disparus ? comment la Terre pourra-t-elle souffrir dêtre couverte par tant de cadavres ? Nous les bad thrips de la Terre...
Quelle sera la pluie qui la délivrera de nous, nous ses bad thrips ? l'énergie thermonucléaire du Soleil que nous avons voulu imiter ? ou le Soleil lui-même avec une de ses tempêtes magnétiques ?
Qui va se pencher sur elle, pour la glorifier ?
Mille terres mille vies, Kôichi Kurita, exposition à l'Abbaye de Maubuisson (12 mars au 15 octobre 2014), photos (c) Luciamel
Du 12 mars au 5 octobre 2014, l'abbaye de Maubuisson poursuit son programme d'expositions monographiques en invitant Kôichi Kurita, artiste japonais.
Son matériau de prédilection est la terre qu'il collecte depuis les années 1990. La première poignée de terre fut celle de son jardin à Yamanashi (Japon). Depuis, l'artiste est engagé dans une démarche unique et remarquable : faire de sa vie un voyage et constituer une Bibliothèque de terres pour les générations futures.
Chaque fragment de terre est minutieusement répertorié, séché, épuré des matières organiques, concassé, parfois tamisé pour obtenir la finesse du pigment. Matière première de ses oeuvres, la terre est multiple, bigarrée à l'image de notre monde, mais jamais échelonnée. De cette diversité naissent des assemblages de couleurs aux géométries variables. Cette progression chromatique nous réapprend l'infinie diversité de la terre, qu'elle est vivante et agissante, et que nous sommes faits de cette vie-là.