La vie me prend dans ses bras
Publié le 10 Juillet 2008
Il y a des jours où on sent la vie nous caresser la peau. Comme une brise tiède dans la chaleur de l'été, ça nous frôle, ça nous surprend n'importe où, à la sortie du métro, sur l'escalator... en traversant au passage piétons... à côté du Centre Georges Pompidou, en ouvrant la porte de l'appartement... qui, soudain, devient un havre de paix. Même la consultation de notre compte bancaire sur internet ne nous met pas ko par terre : ben, oui, quoi, il ne me reste que 100 euros pour terminer le mois (c'est-à-dire pour atteindre le maximum du découvert autorisé); même pas grave... je vais aller faire mes courses avec mes tickets resto... ah... ça va être dur (ce mot nous écorche les oreilles... et nous l'écartons "naturellement" de notre vocabulaire) si plaisant d'aller au supermarché qui accepte d'être réglé en tickets resto.
Drôle de sensation... comme des endorphines qui vous imprègnent le cerveau, des lunettes roses qui atterrissent sur votre nez. Vous savez, c'est la diffférence entre "vite, vite... que je sois rentrée, que la journée soit finie, que je sois soulagée de ce stress, je n'en peux plus..." et "oh, que c'est joli la couleur de ce strapontin, et ce couple si charmant à la terrasse du café... oh... comme c'est beau l'amour... la confiance... et ce ciel, et ce feu qui arrête le mouvement des voitures... juste quand je vais traverser".
Et quoi que vous fassiez... ça ne veut pas se décoller.
Les plantes sur le rebord de la fenêtre deviennent merveilleuses, vous laissez des commentaires "sympas" et pleins de sollicitude aux blogueurs que vous avez bousculés la veille... vous les trouvez tous charmants, et "bons" par nature... vous êtes dans votre phase Jean-Jacques... Voltaire n'y pourra rien, vous planez dans votre rêverie...
Tout n'étant qu'une question de chimie, de biologie (osons le mot : d'hormones)... vous en arrivez même à vous dire que les anges, une certaine divinité, sont là à vous guider...
Tout le monde devient beau, tout le monde devient gentil.
Il y a des jours... où on voit la vie en rose. Chaque cellule, chaque bruit, chaque seconde... semblent arrêtés et pourtant vous chantent une mélodie.
Ce sont des jours qui commencent souvent par de la tristesse, par un abandon à la mélancolie... on s'y coule comme dans un bain enveloppant et réconfortant... ce sont les pleurs de l'enfant qui a mal et qui va être consolé par sa maman.
Je ne vais pas le bouder ce plaisir-là... et pour ce soir je vais même m'y prélasser.