25 avril, Grândola vila morena...
Publié le 25 Avril 2011
photo (c) Luciamel, Père Lachaise, le 25/04/2011
Lundi de Pâques, promenade au Père Lachaise avec @Menilmuche, Fabien. C'est son quartier, il aime me montrer les restos, les rues, le square auquel il a fait en sorte qu'on donne le nom de son ami déporté, on est allés sur sa tombe, il y a déposé une rose rouge. Fabien c'est une célébrité dans son quartier. Il parle, il parle... parfois j'arrête de l'écouter... parfois je l'interromps (moi aussi je suis bavarde). Nous n'avons assisté à aucune résurrection. Pourtant les morts nous ont parlé, à leur façon.
photo (c) Luciamel, Père Lachaise, le 25/04/2011
On a croisé de jeunes taggeurs, ils étaient en activité (avec masque et tout le matos), nous on était à côté en terrasse, on était complètement intoxiqués par les vapeurs. Deux femmes sont allées voir les jeunes pour leur demander d'arrêter... Ils ont poursuivi, outrés qu'on vienne limiter leur liberté ! Une a insisté, elle a voulu arracher le masque du taggeur, elle lui a demandé de continuer à opérer ainsi : sans protection. Il a réclamé, on l'empêchait de faire ce qui était son bon droit : tagger. L'autre femme s'est interposée, non, franchement ils pouvaient faire ça la nuit, non ? Il a demandé si elles étaient en terrasse et gênées par les vapeurs, ils étaient désolés, mais ils avaient le droit de faire comme ils voulaient. Un point c'est tout, à leur sens. Caricature de l'abus de liberté...
photos (c) Luciamel, Père Lachaise, le 25/04/2011
On est partis vers Belleville. Là, on a croisé Roswitha et Christine... elles sont deux promotrices de l'art de rue, les taggeurs sont leurs amis... elles venaient de faire des photos. Je m'interroge sur notre conception de la liberté. Je préfère décidément FKDL... car lui n'utilise pas de bombes. Avoir des droits... oui, et des devoirs ? aussi.
Hier, je m'étais promenée dans Paris, là c'était une autre image qui m'a été suggérée... celle de Marie Madeleine, lorsqu'elle a vu Jésus ressuscité dans le jardin, le lundi de Pâques. Il l'a appelée : "Myriam". Tout d'abord elle ne l'a pas reconnu, puis elle s'est retournée et l'a vu : "Rabbouni". Elle a voulu le prendre dans ses bras : "ne me touche pas, je ne suis plus de ce monde (noli me tangere)". Il a voulu la revoir, elle, en premier. Il a voulu lui faire comprendre que désormais il l'attendait dans une autre dimension. Elle et Lui, à jamais unis. Elle, Marie Madeleine, Lui, Jésus Christ. Nous... ceux qui les avons suivis (vous savez, c'est comme sur Twitter... on se follow... et on crée une communauté).
photo (c) Luciamel, 24/04/2011, Théâtre de l'Odéon, Noli me tangere.
Grândola Vila Morena, la révolution des oeillets. Zeca Afonso.
Et qu'on arrête de me dire que je ne suis pas révolutionnaire, que je ne suis pas féministe, que je ne suis pas... chrétienne... que je ne suis pas française, que je ne suis plus portugaise...
"Jurei ter por companheira à sombra duma azinheira que jà não sabia a idade...jurei ter por companheira Grândola a tua vontade"